Page:Langevin - La physique depuis vingt ans, 1923.djvu/363

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masse initiale dépend de l’état physique ou chimique du système et varie pour toute modification accompagnée d’un échange d’énergie avec l’extérieur, par rayonnement, par exemple.

Nous serons amenés à conclure que tout accroissement ΔE de l’énergie totale d’un corps en repos ou en mouvement se traduit par un accroissement proportionnel Δm de sa masse, suivant la relation remarquablement simple :


V représentant la vitesse de la lumière dans le vide. La masse d’un corps, même pour les vitesses faibles, ne reste constante que dans la mesure où l’énergie interne ne change pas.

Dans un système isolé dont les diverses parties échangent de l’énergie entre elles, les masses individuelles ne se conservent pas ; seule la masse de l’ensemble reste invariable à condition que le système ne reçoive ni ne perde au total d’énergie.

La conservation de la masse cesse d’être un principe distinct ; elle vient se confondre avec la conservation de l’énergie.

Ne semble-t-il pas que notre édifice aura gagné en simplicité et en harmonie à cette unification de deux principes considérés d’abord comme indépendants ? Le dernier en date, et le plus péniblement atteint par des généralisations successives, celui de l’énergie, nous apparaît maintenant comme étant