Page:Langevin - La physique depuis vingt ans, 1923.djvu/379

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de la quantité de mouvement. Mais on peut aussi, comme l’a bien montré Henri Poincaré, sauvegarder les principes, dont la simplicité rend l’emploi si commode, par une généralisation convenable des notions qu’ils impliquent. Il suffit en effet d’admettre que la radiation, la perturbation électromagnétique dans le vide, représente une quantité de mouvement qui se propage avec elle et disparaît quand elle est absorbée.

Dans notre premier cas l’impulsion subie par l’obstacle est compensée par la perturbation qu’il apporte dans le rayonnement et dans la quantité de mouvement, primitivement nulle par raison de symétrie, que ce rayonnement représente. Dans le second cas, au moment de l’émission, le recul de la source est compensé par la quantité de mouvement électromagnétique du rayonnement apparu, et celle-ci se transforme à son tour en impulsion subie par l’obstacle au moment de l’absorption.

Nous pouvons donc retrouver la conservation en considérant le rayonnement comme un véhicule de quantité de mouvement. Aussi bien procède-t-on exactement de même quand on le considère comme un véhicule d’énergie. Il est bien évident, en effet, que nous admettons les localisations d’énergie dans les champs électrique et magnétique, en dehors de la matière, pour maintenir la validité du principe de conservation de l’énergie exactement comme nous cherchons à procéder ici pour la quantité de mouvement. La matière perd de l’énergie au moment où la source émet, elle en reçoit quand l’obstacle absorbe, et il n’y a conservation à chaque