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à un même instant sur tous les électrons constituant la matière. Dans le cas d’un corps qui rayonne de façon dissymétrique, par exemple, il se produit un recul, une accélération que ne compense, au même instant, aucune accélération subie par une autre portion de la matière. Plus tard, au moment où le rayonnement émis rencontre des obstacles, la compensation se fait (mais seulement de manière partielle si tout le rayonnement n’est pas absorbé) par l’intermédiaire de la pression qu’exerce un rayonnement sur les corps qui le reçoivent, pression dont l’expérience a démontré l’existence.

L’égalité de l’action et de la réaction n’a, d’ailleurs, jamais été démontrée expérimentalement dans des cas semblables, et il n’y a ici aucune difficulté si l’on ne tient pas à étendre ce principe au delà des faits qui l’ont suggéré.

4. La quantité de mouvement électromagnétique. — Si l’on veut néanmoins réaliser cette extension quelque peu arbitraire, on est, conduit à ne pas appliquer le principe à la matière seule, et à supposer l’éther une quantité de mouvement, qui serait celle du système matériel auquel on l’assimile. M. Poincaré a montré que celle quantité de mouvement électromagnétique doit être proportionnelle en chaque point, en grandeur et en direction, au vecteur de Poynting, qui permet en même temps de définir l’énergie transmise à travers le milieu.

En partant de cette notion de quantité de mouvement électromagnétique, M. Max Abraham a pu calculer les termes, laissés de côté par M. Lorentz,