Page:Langevin - La physique depuis vingt ans, 1923.djvu/450

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Une révolution de ce genre s’accomplit en ce moment : elle fait sortir les idées atomistiques de l’ombre dans laquelle on les laissait pour les mettre en contact avec des faits nouveaux et les faire passer du domaine des hypothèses à celui des principes, pour montrer qu’au delà de l’énergétique autre chose est nécessaire. C’est cette construction ultérieure que je veux examiner maintenant en comparant la synthèse mécanique et la synthèse atomistique comme prolongement des principes généraux.

La mécanique fournit certainement l’exemple le plus remarquable d’une synthèse groupant un nombre /imité de faits ; ceux qui sont relatifs au mouvement (le la matière prise en masse. Grâce à l’induction géniale de ses créateurs, elle permet à partir d’êtres de raison, définitions et axiomes, de construire par voie déductive une représentation singulièrement fidèle des faits particuliers qui l’ont nécessitée, et auxquels on ne peut s’empêcher de reconnaître un caractère entièrement superficiel, bien que, comme nous l’allons voir, de continuels efforts de généralisation aient été tentés pour faire sortir la mécanique du domaine étroit dans lequel on la créa. Toute synthèse, toute théorie, comme tout être vivant, possède une semblable force intérieure d’expansion. Est-elle ici justifiée en droit comme en fait ? Il ne le semble pas. En droit la clarté des conceptions fondamentales, en fait le succès de son expansion paraissent également faire défaut à la mécanique. Tout d’abord elle comporte au début des obscurités profondes, tenant en partie à un reste des