Page:Langevin - La physique depuis vingt ans, 1923.djvu/463

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fini dont l’hypothèse atomistique prévoit la présence dans le gaz conducteur. Les gouttes ainsi formées, visibles à l’œil nu puisque l’observation de leur vitesse de chute permet de savoir leur grosseur, et par suite leur nombre, sont les colonies qui prouvent la discontinuité des charges électriques présentes dans le gaz et permettent de leur nombre de déduire la charge de chacun des centres par mesure directe. La théorie montre que cette charge est égale à celle de l’atome monovalent dans l’électrolyse. Nous voici de plain-pied dans un domaine nouveau et les concordances surgissent de toutes parts. Bien plus, les rayons cathodiques donnent les mêmes phénomènes, sont constitués aussi par des centres portant cette même charge, mais dont la masse mécanique est deux mille fois plus faible que celle d’un atome d’hydrogène. Leur présence dans toute matière, la constance de leurs propriétés fait de ces corpuscules cathodiques les constituants au moins pour une part des atomes matériels, les éléments à partir desquels l’édifice atomique est construit, dont les mouvements périodiques donnent naissance aux ondes lumineuses et dont le nombre immense explique la complexité du spectre des corps simples. Cette conception de l’atome d’électricité à partir duquel les atomes matériels sont construits et qui permet d’aborder le domaine inconnu de leur structure complexe, fournit le lien nécessaire entre la matière et le milieu éther dont elle est entourée,