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Page:Langevin - La physique depuis vingt ans, 1923.djvu/70

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2. Dissociation corpusculaire. — Si le champ électrique devient suffisamment intense, comme il peut l’être, par exemple, pendant le passage d’une de ces pulsations très brèves qui constituent les rayons de Röntgen, ou pendant le passage à travers l’atome d’une particule électrisée ou lancée avec une très grande vitesse, la modification produite sur l’atome ou la molécule peut être plus profonde : un corpuscule cathodique peut se trouver arraché de l’édifice qui reste chargé positivement ; il se produit ainsi une dissociation corpusculaire, qui permet d’expliquer la conductibilité acquise par les milieux isolants, sous l’action des rayons de Röntgen ou de Becquerel, et qui se manifeste surtout dans les gaz où les centres électrisés ainsi libérés peuvent se mouvoir le plus facilement, bien que, par attraction électrostatique sur les molécules neutres, ils s’entourent d’un cortège qui les accompagne pendant leur déplacement.

Il semble bien établi que les ions négatifs ainsi produits dans les gaz ont pour centre un corpuscule cathodique, puisque l’arrivée des rayons cathodiques dans le gaz y produit des ions négatifs identiques aux précédents au point de vue de leur mobilité ou de leur puissance de condensation pour la vapeur d’eau sursaturante. Il semble, néanmoins, extrêmement important de reprendre, en particulier, ces mesures de mobilité des ions produits par différentes causes à l’intérieur des gaz pour s’assurer si les différences de mobilités qui paraissent exister ont pour cause une différence dans les