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de condenser plus facilement qu’auparavant la vapeur d’eau sursaturante et la condensation se produit dans ce cas sous forme de gouttes électrisées dont il est possible de mesurer la charge individuelle.

En comparant les vitesses de chute de ces gouttes sous l’action de la pesanteur seule et en présence d’un champ électrique vertical d’intensité connue, on peut calculer la charge de chacune d’elles. Introduite par Townsend et perfectionnée successivement par J.-J. Thomson, H.-A. Wilson et Millikan, cette méthode aboutit à une démonstration directe de la structure discontinue des charges électriques dans le gaz conducteur. Non seulement la plus petite charge observée sur une goutte est toujours la même et exactement conforme aux prévisions tirées des lois de l’électrolyse (comprise entre et unités électrostatiques C. G. S.), mais encore on a pu voir directement la charge d’une même goutte varier d’une manière discontinue et toujours par multiples entiers et petits de la valeur précédente. Je n’insisterai pas davantage sur ces belles expériences, que M. Perrin vous a indiquées il y a huit jours. Nous concluons ainsi à l’existence certaine du grain d’électricité et, de plus, à son identité dans les électrolytes et dans les gaz conducteurs. La démonstration précédente de cette identité fait intervenir la connaissance du nombre d’Avogadro N nécessaire pour calculer e par la relation (1).

Cette identité peut être établie de manière directe et sans supposer connu le nombre d’Avogadro grâce