Page:Langevin - La physique depuis vingt ans, 1923.djvu/89

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à une remarque ingénieuse due à M. TOWNSEND. Il suffit, en effet, pour obtenir le rapport entre la charge du grain d’électricité dans les gaz conducteurs et la charge atomique dans les électrolytes, de comparer la mobilité des ions présents dans le gaz à leur coefficient de diffusion, c’est à dire de comparer la vitesse avec laquelle les charges mobiles dans le gaz conducteur se déplacent sous l’action d’un champ électrique à la vitesse avec laquelle ces charges diffusent spontanément, en vertu de l’agitation thermique, des régions conductrices vers celles qui ne le sont pas. La théorie cinétique prévoit et l’expérience vérifie que, en présence d’un champ électrique, les ions d’un signe déterminé se déplacent dans le gaz avec une vitesse proportionnelle au champ. Le coefficient de proportionnalité, ou mobilité des ions considérés, varie évidemment, toutes choses égales d’ailleurs, comme la charge e’ portée par un ion, c’est à dire comme la force qui sollicite l’ion dans un champ donné. D’autre part, le coefficient de diffusion est déterminé par l’agitation thermique, par l’énergie cinétique moyenne w, d’un ion, égale d’après la théorie cinétique à celle d’une molécule quelconque à la même température. Le quotient de la mobilité par le coefficient de diffusion, déterminé expérimentalement, permet donc de calculer le rapport e’/w. On sait, d’ailleurs, que la théorie cinétique attribue la pression exercée par les gaz à l’agitation thermique de leurs molécules