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I.

La relativité restreinte.

1. La relativité en Mécanique. — L’expérience montre que les phénomènes mécaniques se passent de la même manière lorsqu’ils sont observés à partir de systèmes matériels en mouvement de translation uniforme les uns par rapport aux autres, qu’ils suivent les mêmes lois pour des observateurs liés à la Terre et pour d’autres opérant à l’intérieur d’un véhicule lancé à toute vitesse d’un mouvement uniforme. On peut encore dire qu’il n’y a pas de translation absolue, l’expérience ne peut mettre en évidence que le mouvement de translation relatif de deux portions de matière.

La translation relative la plus rapide que nous ayons à notre disposition pour vérifier cette loi nous est fournie par le mouvement annuel de la Terre : à six mois d’intervalle, celle-ci se trouve dans deux positions diamétralement opposées sur l’orbite et des systèmes d’axes qui lui sont liés aux deux instants possèdent l’un par rapport à l’autre une vitesse relative de 60 km par seconde. S’il était possible, par d’autres expériences que celles de Mécanique, de définir des axes absolus et par rapport à eux le repos absolu, comme on a espéré pouvoir le faire en Optique et en Électricité au moyen de l’éther, milieu hypothétique à travers lequel se propagent les ondes lumineuses et se transmettent les actions électromagnétiques, la vitesse de translation de la Terre par rapport à ces axes changerait constamment au cours de l’année, et, quel que soit le mouvement du Soleil par rapport à eux, prendrait au moins un moment une valeur égale ou supérieure à 30 km par seconde, vitesse de la Terre par rapport au Soleil.