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Page:Langevin - Le principe de relativité, 1922.djvu/25

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LE PRINCIPE DE RELATIVITÉ

phénomènes électriques et optiques. D’équations qui se conservent pour le groupe de Galilée, comme celles de la mécanique, il est impossible, par voie de combinaison analytique, de déduire des lois qui, comme celles de l’électromagnétisme, se conservent pour les transformations du groupe de Lorentz.

L’origine de cette opposition va nous apparaître plus clairement encore dans un instant.

Remarquons d’abord que les deux transformations (1) et (3) diffèrent très peu l’une de l’autre pour les valeurs ordinaires de qui sont très petites par rapport à la vitesse de la lumière. La transformation de Galilée (1) n’est autre chose que la forme limite de la transformation de Lorentz (3) quand on suppose dans cette dernière que la vitesse devient infinie, ce qui revient à donner dans (3) la valeur zéro à . On retombe ainsi sur les relations (1).

À cette remarque correspond le fait que la vitesse de la lumière dans le vide joue pour la cinématique nouvelle le rôle que joue la vitesse infinie pour la cinématique ordinaire.

Un peu d’attention montre que cette différence a son origine dans la définition même de la notion de temps et de la simultanéité d’événements distants dans l’espace. La notion du temps absolu et d’une simultanéité indépendante du système de référence n’aurait de sens expérimental que si nous disposions d’un moyen de signaler instantanément à distance, sous forme d’ondes se propageant avec une vitesse infinie, de mobiles se mouvant avec une vitesse infinie, ou par l’intermédiaire du fil inextensible ou du solide invariable qui peuvent être mis en mouvement simultanément en tous leurs points, c’est-à-dire dans lesquels les déformations se propagent avec une vitesse infinie. Ces diverses notions, temps et simultanéité absolus, propagation instantanée à distance, solide