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CHAPITRE II

ANECDOTES FRANÇAISES


ANECDOTES PLAISANTES

Le foie d’oie.


Un poilu de la 3e compagnie du 131e territorial venait d’être blessé fort gravement.

On l’avait transporté à l’ambulance, et chacun s’empressait de soulager les souffrances de notre compatriote. Celui-ci, péniblement, fit un effort pour parler. Il demanda à voir son capitaine. On appela le capitaine, qui, tout ému à la pensée de recueillir les dernières volontés d’un mourant, lui prodigua de bonnes et affectueuses paroles.

Alors notre Quercynois lui déclara :

— Mon capitaine, j’ai dans mon sac un foie d’oie qu’on m’a envoyé du pays. Je ne voudrais pas qu’il fût perdu et je vous demande de le faire donner aux hommes de mon escouade.

Qu’en pensez-vous, mes poilus ? Est-ce qu’une telle préoccupation à un tel moment n’est pas une belle chose ?

Ajoutons que sa fraternité a porté une fière chance à notre poilu, car il est guéri maintenant ; ses camarades de l’escouade ont mangé le foie d’oie…, et il en a mangé avec eux.