En même temps il se jeta sur le sol. Une salve des avant-postes français tua l’officier allemand et la plupart de ses hommes, et le brave sergent put s’échapper et rejoindre son détachement.
Un officier du Sud-Est écrit :
Donc, hier soir, vers 9 heures, j’étais somptueusement allongé sur mon matelas lorsqu’un troupier de ma compagnie frappe, et voilà la conversation qui s’engage entre nous :
— Mon lieutenant, je suis bien content, je viens de recevoir un paquet de chez nous.
C’est un solide Savoyard bien planté, à la mine résolue.
— Je suis bien content pour toi, mon vieux, tu vas pouvoir te mettre au chaud dans un bon tricot, je parie.
— Vous n’y êtes pas du tout, mon lieutenant ; ce que je viens de recevoir, c’est un grand drapeau tricolore ; depuis longtemps j’avais mon idée.
— Et que veux-tu donc faire ?
— Voilà, je viens de couper une grande perche de 4 mètres de haut. J’ai attaché mon drapeau au bout et je viens vous demander la permission d’aller l’attacher à la faucheuse devant ces sales Boches qui ont l’air défaire comme chez eux : ça leur rappellera qu’ils sont chez nous.
— Mais, mon vieux, c’est fou ce que tu veux faire par ce clair de lune, tu n’auras pas fait 10 mètres que tu seras transformé en passoire !
— Ne craignez rien, mon lieutenant, je suis couvreur dans le civil, je sais faire la marche sur le ventre.
Voyant qu’il n’y avait rien à faire, je lui souhaitai bonne chance, et il parut ravi.
Une demi-heure après, le drapeau flottait devant les