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anecdotes pathétiques et plaisantes

Une Parisienne, élégante et jolie, qui vient de respirer soudain pendant quarante-huit heures la campagne normande, se trouve là et contemple avec émotion le douloureux spectacle. Elle voudrait faire quelque chose pour ces souffrances, exprimer sa sympathie et son admiration, sans avoir l’air de s’apitoyer. Elle détache de son corsage un gros bouquet de violettes — de ces violettes qu’elle a cueillies dans les bois et qui sont mieux que celles de la ville — et elle l’offre, avec un sourire, à un soldat amputé des deux jambes. Puis elle se sauve, afin que le blessé ne voie pas qu’elle pleure. Mais lui aussi s’attendrit, et des larmes perlent à ses yeux devant les violettes de la jeune femme.


Par ordre de maman.

Ah ! si ma vieille mère qui est restée seule avec les Boches pouvait savoir que l’on prend soin de son gars, comme elle serait heureuse ! Dans la lettre unique que j’ai reçue d’elle, tout au début de la campagne, elle me disait : « Songe qu’avant ta mère, en ce moment, il y a la patrie. Fais ton devoir de soldat et, si la Providence te protège, tu reviendras faire celui de fils. »

Depuis lors, chaque fois qu’un coup de chien arrive, je me dis tout bas pour m’enhardir : « C’est par ordre de maman et c’est pour la patrie. »


Les « Nancy » à Nancy.

Un certain nombre d’Anglaises, qui portent toutes le prénom de Nancy, fort répandu dans les pays anglo-saxons, se sont liguées pour acheter un grand nombre d’objets d’utilité ou de luxe et les envoyer aux hommes du 26e régiment d’infanterie français, qui fait partie de la fameuse « division de fer » (11e division du 20e corps)