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CHAPITRE V

ANECDOTES ITALIENNES


Comment est mort Bruno Garibaldi.


Garibaldi, en redressant sa haute taille, donne l’ordre de l’assaut : « En avant, mes enfants, nous sommes fils d’Italie ; en avant pour la France ! » Mille voix répondent : « Vive Garibaldi ! Bravo, Garibaldi ! »

Le trompette Galli s’élance en sonnant la charge de toute la force de ses poumons, et les garibaldiens le suivent, se dirigeant contre les Allemands, commandés par Peppino Garibaldi, qui indique la route avec sa badine.

Constant et Bruno Garibaldi, qui étaient avec le 3e bataillon de réserve, entendant sonner la charge, s’élancent ensemble ; ils traversent le terrain découvert et sont déjà au moment de passer la ligne de la dernière tranchée française quand, autour de Constant Garibaldi, tombent blessés plusieurs soldats ; Bruno, qui était à la tête de son peloton et d’une partie des hommes de la 6e compagnie, est blessé au bras. Il bande sa blessure et revient à la charge, suivi d’une cinquantaine d’hommes. Comme ses soldats, il porte un fusil. Mais tout de suite après, c’est une pluie de mitraille. Beaucoup d’hommes tombent. Deux projectiles frappent encore Bruno Garibaldi ; ils entrent par le flanc gauche et sortent du côté opposé, sous l’aisselle. Bruno s’appuie contre un arbre, à côté d’un soldat blessé ; il est mortellement pâle, et avec un filet de voix il dit à un soldat, qui cherche à l’aider : « Je suis blessé ; toujours en avant, enfants de Gari-