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l’usage de l’arani. Ils lui montrèrent comment avec l’aswattha on produit du feu par le frottement. Pouroûravas les imita, et pour les divers sacrifices, il inventa trois feux[1]. Ce présent qu’il avait reçu des Gandharvas le conduisit à imaginer la distinction du trétâgni[2]. Autrefois on n’avait connu qu’un seul feu, ce roi en établit de trois sortes, et par sa piété il obtint d’être admis dans le monde des Gandharvas.

Telle fut la puissance du fils d’Ilâ : il fut grand parmi les hommes ; et, comme nous l’avons vu, il avait transporté sa capitale à Prayâga, lieu sacré ; il l’avait établie sur la rive septentrionale du Gange, et, environnant cette ville de toute sa gloire, il l’avait nommée Pratichthâna.


VINGT-SEPTIÈME LECTURE.

FAMILLE D’AMAVASOU.

Vêsampâyana dit :

Pouroûravas eut d’Ourvasî, comme nous l’avons dit, sept fils généreux, et pareils aux enfants des dieux, qui naquirent dans le ciel, et se nommèrent le sage Âyous, Amâvasou, le pieux Viswâyous, le grand Sroutâyous, Dridhâyous, Vanâyous et Satâyous.

Le fils d’Amâvasou[3] fut le grand roi Bhîma, qui donna le jour au riche

  1. Pouroûravas a ce rapport avec le second roi de Rome qu’il introduisit le culte du feu et fut aimé d’une nymphe. Ce rapprochement est peut-être utile : le lecteur en jugera.
  2. Il paraît que l’on n’est pas d’accord sur la distinction de ces trois feux. M.  Wilson, au mot त्रेता, dit que ce sont le feu du midi ou du soleil, le feu ordinaire ou domestique, et le feu du sacrifice, tiré de l’arani. D’autres les distinguent en feu domestique, feu du sacrifice, et feu perpétuel, allumé à la naissance d’un Indien et destiné un jour pour son bûcher. Dans une de ses notes sur Mâlatî et Mâdhava, M.  Wilson reconnaît cinq feux, qu’il nomme gârhapatya, âhavanîya, dakchinâgni, sabhya et âvasathya. À ce sujet, on peut remarquer qu’il y a une pratique de pénitence qui consiste à s’exposer à l’action de quatre feux placés aux quatre points cardinaux, et à celle du soleil qui est le cinquième feu : de là, le pénitent qui supporte ces cinq feux, est appelé Pantchâgni.
  3. Francis Hamilton pense qu’Amavâsou se nomma aussi Vidjaya.