Page:Langlois - Harivansa ou histoire de la famille de Hari, tome 1.djvu/158

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moment où le soleil frappé par Swarbhânou[1] tombait du ciel, et où le monde était couvert de ténèbres, fit apparaître la lumière ; lui qui bénit[2] ce soleil, et par ses paroles l’arrêta dans sa funeste chute ; lui qui, fameux par ses austérités, a enrichi la famille d’Atri de ses plus beaux rejetons ; qui dans les sacrifices a reçu des dieux les avantages[3] d’Atri. Prabhâcara, adonné aux rigueurs de la pénitence, eut de ces dix épouses dix nobles fils qui portèrent les mêmes noms que leurs mères : pieux Richis, attachés aux préceptes des Vèdes, ils furent chefs d’une race nombreuse, et connus sous le nom de Swastyâtréyas ; mais ils n’héritèrent point des prérogatives d’Atri.

Cakchéyou eut trois fils habiles à conduire un char de guerre, et nommés Sabhânara, Tchâkchoucha et Paramanyou. Sabhânara donna le jour au sage Câlânala ; Câlânala, à Srindjaya renommé pour sa connaissance des lois ; Srindjaya, au vaillant Pourandjaya ; Pourandjaya, à Djanamédjaya ; le Râdjarchi Djanamédjaya, à Mahâsâla estimé parmi les dieux et célèbre parmi les hommes ; et Mahâsâla, au juste Mahâmanas honoré par les Souras eux-mêmes. Mahâmanas fut le père de deux enfants, d’Ousînara instruit dans la science du devoir, et du puissant Titikchou.

Ousînara eut cinq épouses, filles de Râdjarchis et nommées Nrigâ, Crimî, Navâ, Darbâ et Drichadwatî. Elles lui donnèrent cinq fils qui, enfants de sa vieillesse, furent une récompense accordée à ses œuvres de pénitence. Nrigâ fut mère de Nriga ; Crimî, de Crimi ; Navâ, de Nava ; Darbâ, de Souvrata ; et Drichadwati, du roi Sivi, surnommé ôsînara.

Sivi donna naissance aux Sivis[4], Nriga aux Youdhéyas. Le pays de Na-


    petits problèmes que j’indique, mais sans pouvoir les expliquer.

  1. C’est un Asoura, ennemi des dieux, et par conséquent de Soûrya, le soleil. Il joue un rôle dans tous les combats allégoriques des Dètyas contre les habitants du ciel.
  2. Littéralement, il lui dit svasti (benè est). Cette parole était une bénédiction, ou une expression de bon augure, ou un terme d’approbation.
  3. Le mot employé ici est धन​ dhana, qui signifie richesses, propriété. Je suppose qu’il désigne les privilèges que pouvait avoir Atri dans les sacrifices, les offrandes qu’on lui faisait comme à l’un des patriarches.
  4. Ces différents princes ont donné leurs noms à des peuples ou à des provinces. La description de l’Inde que Ward a insérée dans le commencement de son premier volume, pag. 9, range Sivi parmi les provinces de l’est, et Youdhéya parmi celles du nord. Au nombre des régions du nord-est, je vois Vanarâchtra ; c’est probablement Navarâchtra. Je ne me rappelle rien sur Crimilâ. Quant aux Ambachthas, Wilford (t. viii VIII des Recherches asiatiques) croit que ce sont les Ambastœ d’Arrien : ils habi-