Page:Langlois - Harivansa ou histoire de la famille de Hari, tome 1.djvu/175

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dwîpas ; et Tchitrabhânou, dans son vif désir de les posséder, brûla tout, villages, cités, campagnes et provinces. Abusant de la générosité du noble fils de Critavîrya, du descendant d’Hêhaya, il incendia même les rochers et les forêts. Bien plus, il dévora l’ermitage solitaire et agréable du fils de Varouna, de l’illustre et vertueux Vasichtha. Ce Mouni, qui portait le surnom d’Âpava[1], transporté de colère, maudit Ardjouna. « Ô fils d’Hêhaya, lui dit-il, parce que tu n’as pas protégé ma demeure, cet édifice qui t’a coûté tant de peines à élever, sera détruit par un héros nommé Râma, fils redoutable de Djamadagni. Ce descendant de Bhrigou, pénitent et Brahmane, rempli de force et de promptitude, tranchera tes mille bras et te donnera le coup de la mort. »

Ainsi, le prince qui par sa puissance avait maintenu la prospérité dans son royaume et protégé ses sujets par sa justice, par l’effet de la malédiction du saint Mouni, succomba sous le bras de Râma, et trouva, ô fils de Courou, la mort qu’il avait lui-même souhaitée. Il avait eu cent fils : il lui en restait cinq, héros magnanimes, guerriers pleins de force et de courage, couverts de gloire et amis de la justice ; c’étaient Soûraséna, Soûra, Dhrichtokta, Crichna, et le grand Djayadhwadja, roi d’Avanti[2].

Djayadhwadja eut pour fils le vaillant Tâladjangha, qui donna le jour à cent enfants appelés de son nom les Tâladjanghas.

Ainsi dans la famille des grands Hêhayas, on distingua les Vîtihotras, les Bhodjas d’Avanti, les Tôndikéras et les Tâladjanghas ; on y compta même des Bharatas[3] ; famille immense dont il est impossible d’évaluer le nombre.

Vricha et d’autres encore, ô roi, furent de pieux Yâdavas. Vricha fut chef de race : son fils fut Madhou ; celui-ci eut cent enfants, et entre autres Vrichana, qui étendit cette famille. De Vrichana[4] vinrent les Vrichnis ; de


    son royaume. La guerre éclata entre le prince et le Mouni, qui, malgré les soldats fournis par la vache, fut vaincu et tué. Parasou-Râma le vengea par la mort d’Ardjouna et l’extermination des Kchatriyas. Cette dernière légende me présente encore les traces d’une guerre religieuse. Je ferai aussi la remarque que Cârtavîrya est un des Tchacravarttins reconnus par les Djènas.

  1. Dans une de ses naissances, Vasichtha avait été fils de Varouna, dieu de la mer. Il n’est pas étonnant qu’il ait eu le surnom d’Âpava (aquatique).
  2. C’est le nom ancien de la ville d’Oudjdjayanî, aujourd’hui Oudgein.
  3. Le manuscrit bengali corrige ce mot par celui de Toumboura. Le Brahmânda place derrière le Vindhya des contrées appelées Toundikéra et Vîtihotra.
  4. Ceci est peu exact : car, dans la lecture