Page:Langlois - Harivansa ou histoire de la famille de Hari, tome 1.djvu/58

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séjour éternel de Brahmâ[1]. Alors d’autres se soumettant aux mêmes règles de pénitence, viennent occuper leur place.

Tel est l’ordre dans lequel sont arrivés les Manous passés et le Manou présent. Il y en a encore sept qui ne sont point venus.

Je te dirai d’abord les noms des sept Maharchis qui doivent apparaître au ciel sous le règne du Manou Sâvarna : ce sont Râma[2], Vyâsa, Dîptimân, fils d’Atri, le petit-fils de Bharadhvadja, le brillant Aswatthâman, fils de Drona, Gôtama, surnommé Saradwân, fils de Gotama, Gâlava, fils de Côsica[3] et Rourou, fils de Casyapa. Voilà les Saptarchis futurs de ce Manwantara, Mounis pieux et riches de mérites, auteurs de saintes prières, et qui ont obtenu par leur naissance, leurs austérités et leur dévotion, la première place dans le monde de Brahmâ, où ils brillent autant que lui, décorés du nom de Brahmarchis. Ils ont la connaissance du présent, du passé et de l’avenir : par la perfection de leur pénitence, par la sagesse et la convenance de leurs pensées, par la sainteté de leurs œuvres, ils se sont élevés à ce rang suprême d’où ils veillent sur toute la nature. Gloire à ces vénérables maîtres, dignes de nos respects par leur âge, leur piété, leur puissance, leurs hautes fonctions, leur science, leurs actions qui frappent tous les regards, et leur nom-

  1. Je crois devoir prévenir le lecteur que ce passage est traduit, contre mon habitude, d’une manière générale, et qu’il y a dans le texte un mot dont je n’ai pu me rendre compte. On dit que les Saptarchis सप्त सप्तकाः, c’est-à-dire les sept personnages appartenant à une classe qui compte sept individus, viennent dans chaque Manwantara remplir leur place ; quand le Manwantara est fini, ils se retirent. Mais ici le texte porte qu’il n’y en a que quatre qui s’en vont, चत्वारः सप्तकाः. Ce mot चत्वाराः m’embarrasse. D’où vient que trois resteraient après les autres ? Que deviendraient-ils ensuite ? L’auteur n’en dit rien. Veut-il faire entendre que des sept étoiles qui forment la grande Ourse, dans la position du ciel indiquée, quatre sont déjà cachées ? Comme un Manwantara est composé de deux parties, ainsi qu’on le verra dans la lecture suivante, à la fin du jour de Brahmâ, quatre Richis pourraient se retirer, et les trois autres à la fin de la nuit, autrement appelée le Sandhyâ ou la fin du Calpa. Que l’on traduise sapta saptacâh par , et tchatwârah saptacâh par , la difficulté sera la même. Ces quarante-neuf personnages seront les régents de l’aire des vents. Mais pourquoi n’y aurait-il que vingt-huit de ces régents qui s’en iraient à la fin du Manwantara ? Je n’ai point encore de solution pour cette difficulté. Je me contenterai de dire que dans le ixe volume des Recherches asiatiques, pag. 83 et 358, il est parlé d’une période astronomique des sept Richis, qui dure 2,700 ans ; on y voit aussi que chacun de ces Richis préside à chaque astérisme pendant cent ans.
  2. Ce Râma est celui qu’on appelle Parasourâma.
  3. C’est le personnage appelé Viswâmitra.