Page:Langlois - Harivansa ou histoire de la famille de Hari, tome 1.djvu/65

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par lui. Partout il rétablit l’ordre ; les sièges où doivent se placer les dieux sont relevés ; les êtres brûlés par les rayons du soleil, les Dévarchis, les Yakchas, les Gandharvas, les Pisâtchas, les serpents, les Râkchasas, renaissent successivement. Comme on voit au printemps les divers bourgeons des plantes, ainsi à la fin de la nuit de Brahmâ apparaît de nouveau toute la création. Au moment où l’auteur de la nature se manifeste lui-même au dehors, les Manous, les dieux et les Maharchis qui étaient en lui se montrent aussi pour se remettre à leur travail éternel, toujours saints, toujours vigilant. À cette nuit de mille âges (youga), le dieu, qui connaît le compte du temps, fait ainsi succéder le jour ; ainsi ce dieu des dieux, Nârâyana, Hari, invisible de sa nature, visible par sa création (vyactâvyacta), produit alternativement et détruit le monde.

Ô grand roi, je te raconterai maintenant la naissance du Manou Vêvaswata, qui est le présent Manou. C’est de sa race que sont descendus les Vrichnis, dans la famille desquels est né le puissant Hari pour la perte des Asouras et le salut du monde.


NEUVIÈME LECTURE.

NAISSANCE DU MANOU VÊVASWATA.

Vêsampâyana dit :

Ô prince invincible, de Casyapa et d’une fille de Dakcha naquit Vivaswân[1] :

  1. Nous avons vu, lect. iii, que Vivaswân était le nom de l’un des douze Âdityas, qui représentent les douze mois de l’année : c’est donc le soleil présidant à l’un des mois. Mais ici c’est un des noms du soleil, qui s’appelle ordinairement Soûrya, et qu’on surnomme encore Vivanvân, Âditya, Mârtânda, Vibhâvasou, etc. Pour plus de clarté, je n’ai employé que le mot Vivanvân. Le lecteur va trouver dans ce chapitre une histoire allégorique, et je laisse à sa sagacité à en expliquer tous les détails. Qu’il se rappelle seulement qu’Yama est le régent du midi. Qu’il sache aussi que la première des constellations lunaires est Aswinî, représentée par une tête de cheval, et que l’on retrouve dans trois étoiles de la tête du Bélier : on appelle encore cette constellation Badavâ, mot qui signifie jument.