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lant, il est le roi des Pitris, et l’un des gardiens du monde. Un des fils de Tchhâyâ fut le Manou Sâvarna, qui doit régner dans le Manwantara prochain, et qui en attendant se livre sur le mont Mérou aux exercices d’une longue pénitence. Son frère Sanêstchara fut élevé au rang de planète (graha), et il reçoit les hommages du monde entier[1]. Les deux enfants de Sandjnâ Aswinî, appelés les Nâsatyas, sont les médecins du ciel[2]. De ces rayons que Twachtri avait enlevés à Vivaswân, il forma le tchacra[3] de Vichnou, que rien ne peut surmonter dans les combats, et qui fut inventé pour la mort des Dânavas. La jeune sœur de ces dieux, la glorieuse vierge Yamî, devint sur la terre la célèbre rivière nommée Yamounâ[4].

Celui qui écoute et conserve en sa mémoire le récit de la naissance de ces divinités, sera délivré des malheurs qui pourraient fondre sur lui, et il obtiendra une gloire sans tache.


DIXIÈME LECTURE.

NAISSANCE DU FILS D’ILA.

Vêsampâyana dit :

Le Manou Vêvaswata eut neuf[5] fils qui lui ressemblèrent : Ikchwâcou, Nâbhâga, Dhrichta, Saryâti, Narichyanta, Prânsou, Nâbhâgârichta, Caroûcha et

    est sous la dépendance de Soma et non d’Yama. Celui-ci est encore, comme nous l’avons dit, régent du midi.

  1. Sanêstchara ou Sani est le régent de la planète de Saturne. Les Indiens honorent les planètes, et surtout Sani, dont l’influence est redoutée. Son regard, dit-on, brûle et dévore : il fait périr les moissons, il envoie la sécheresse, et ne se plait qu’au mal. On le représente habillé de noir, et porté sur un vautour.
  2. Ce sont là les Dioscures indiens. Cependant leurs attributions sont différentes de celles des Dioscures grecs.
  3. Un tchacra est un instrument en forme de disque ou de roue. Le bord en est aiguisé et tranchant : on lance cette arme au milieu des bataillons armés, et on la ramène par le moyen d’une courroie. Le dieu Vichnou, dans une de ses quatre mains, tient un tchacra, qui représente aussi le soleil.
  4. L’Yamounâ est le Jumna qui descend de l’Himâlaya, et va se jeter dans le Gange, au-dessous d’Allahabad.
  5. La septième lecture, p. 39, lui donne dix fils, parce qu’elle y comprend sa fille Ilâ, qui est regardée comme un garçon.