Malheureusement, on ne peut accorder une confiance entière à la transcription de certaines de ces relations faites par des écrivains peu sûrs, au moins pour Cartier. En ce qui concerne les Normands, il y a peut-être simplement une erreur de traduction, on le verra plus loin.
Il faudrait avant tout qu’il soit prouvé que le climat n’ait pas
varié depuis un millénaire. Il faudrait, ensuite, être certain que
Fig. 8. — Roundleaf Greenbrier (Smilax rotundifolia L.) qui pousse sur la côte Est du Canada.
quelque scribe n’a
pas rendu par « vinber »
un autre mot
effectivement terminé
par « ber », qui
signifie baie, mais
se rapportant à un
fruit différent. Les
islandais connaissaient
effectivement
le vin qu’ils recevaient
de France ou
d’Allemagne, mais
connaissaient-ils la
vigne ? Par contre,
ils récoltaient et goûtaient
for certaines
baies, tout comme les Écossais récoltent le genièvre.
Les scribes ont bien trouvé le truchement de l’homme du Sud Tyrker ou des Écossais, mais le témoignage n’en reste pas moins suspect.
esté plantez de main d’homme que aultrement : mais parce qu’elles ne sont cultivez ne taillez, ne sont les raisins si gros et si doulx que les nôtes ».
« …… Pleinc de beaux arbres de la nature et force de Frange, comme chesnes, ormes……, vignes, aubespines qui portent le fruit aussi gros que prunes de Dames ».
Les derniers mots de deux dernières citations peuvent ouvrir la porte au doute. Cartier ne semble pas pouvoir affirmer que les raisins qu’il rencontre sont absolument semblables au raisin de France, c’est peut-être une baie d’ « aubespine »…… ou autre.