X. — i...e. Cette assonance n’offre absolument rien d’intéressant. Elle n’est d’ailleurs représentée que par les 8 vers de la laisse xii : mie, baillie, beneïe, desfie, Marie, ocire.
XI. — ié. L’assonance masculine en ié est de beaucoup la plus nombreuse. Elle ne comprend pas moins de 1120 vers, en 18 laisses, ix, xiii, xvii, xix, xxi, xxviii, xxx, xxxii, xxxvi, xxxix, xli, xliv, xlvi, li, liii, lv, lvii, lxi. Toutes les sources de la diphtongue ié y sont représentées[1].
On remarquera dans cette assonance les mots Orliens (v. 99, 112), vient (113, 1944), paien (672, 1301), crestiien (1292), sostient (1547), crient (1855), tient (1863), sien (2161), qui prouvent qu’à l’époque où vivait notre auteur la nasalisation n’avait pas encore gagné la diphtongue ié.
À signaler aussi les parfaits embatié (128), conveitié (1150), atendié (1939), rompié (2152), respondié (2562, 2582), descendié (2603).
Le mot Dié ne figure pas dans cette assonance, tandis que dans l’assonance en é on trouve deux fois Dé. C’est pour cette raison que j’écrirai constamment ce mot sans i.
La distinction qui existe entre ié et é est une preuve entre beaucoup d’autres que notre poème n’est pas anglo-normand. Le poitevin et le tourangeau ont aussi de bonne heure réuni les deux sons, mais on
- ↑ Il ne s’agit pas ici naturellement de la diphtongue iè, de latin entravé, qui appartient aux dialectes du N. E.