1° Pour le dialecte :
La confusion de an et en prouve que notre poème n’appartient ni au dialecte anglo-normand, ni aux régions du N.-E. de la France, où la distinction s’est maintenue entre les deux sons.
La distinction entre e et ié s’ajoute à l’homophonie des deux sons an et en pour prouver que nous n’avons pas affaire au dialecte anglo-normand.
La réduction de la triphtongue iei ══ è + j en i prouve que le Coronement Looïs n’appartient pas à l’Ouest de la France.
Les deux formes mi, cheïr viennent s’ajouter à cette preuve.
La 1re pers. plur. en omes, est du Nord-Est. Notre poème emploie généralement la forme om et ons et 3 fois seulement celle en omes[1], qu’il a empruntée à un dialecte voisin. Il n’est donc pas du Nord-Est, mais il n’en est pas éloigné.
Ajoutons encore que l’esprit du poème est anti-normand d’un bout jusqu’à l’autre ;
Qu’aucun des caractères souvent si tranchés du dialecte picard n’y apparaît ;
Enfin qu’on n’y trouve aucun trait qui ne puisse s’expliquer dans le dialecte français.
D’où je conclus que notre poème a été rédigé dans l’Île-de-France, plutôt à l’Est qu’à l’Ouest de cette région.
Nous avions déjà en faveur de cette conclusion une
- ↑ Aux deux exemples confirmés par l’assonance et déjà cités, l’étude de la mesure des mots en ajoute un troisième dans le vers 2172.