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introduction

contre le Dieu des chrétiens ; les deux derniers du passage sont vraiment superbes :

Et mei et Deu n’avons mais que plaidier :
Meie est la terre et siens sera li ciels (v. 536, 537).

La troisième branche, sans valoir la première, est cependant bien supérieure à la seconde ; le style est plus vif, les formules, les épithètes inutiles sont plus rares ; l’action procède plus régulièrement, suivant un plan bien tracé ; l’auteur se rend compte des lieux où il fait agir ses personnages ; il connaît probablement Tours et le monastère de Saint-Martin ; il connaît même la géographie du Nord-Ouest de la France, car l’itinéraire qu’il fait suivre à Guillaume après la mort d’Ancelin ne cesse d’être vraisemblable que lorsqu’on sort de cette région. Cette particularité et les noms aquitains, comme Flore du Plessis, Gautier de Toulouse, donnés aux compagnons de Guillaume, confirment les raisons que j’ai déjà données pour identifier le Guillaume de cette branche avec un des comtes de Poitiers du même nom.

La quatrième branche ressemble beaucoup à la seconde ; en modifiant quelques détails, en donnant aux Allemands le nom de Sarrasins et à Gui celui de Corsolt, l’une ne sera plus que la répétition de l’autre.

La cinquième branche est un simple sommaire de trente à trente-cinq vers. Le remanieur avait évidemment pensé à l’étendre davantage, comme le prouvent les trois vers suivants placés à la fin de la quatrième branche :

Tels li jura qui le tint bonement