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introduction

contés par le chroniqueur, sont appelés l’un Pierre, l’autre Landémar. Celui qui bat définitivement les Sarrasins et délivre Salerne est Gontier, neveu de l’empereur Louis. Non seulement le nom de Guillaume ne figure pas dans le récit du siège de Salerne, mais on ne connaît aucun personnage de ce nom qui soit allé en Italie combattre les Musulmans. Guillaume Bras-de-Fer, fils de Tancrède de Hauteville, n’eut jamais affaire à eux. De sorte qu’en donnant à notre chanson une base historique autre que celle que je propose, on n’y expliquerait pas davantage la présence de Guillaume. Aussi suis-je convaincu qu’à l’origine ce nom n’y figurait pas et qu’il n’y a été introduit que postérieurement, soit lors de ce travail d’unification plus ou moins inconscient qui classa nos poèmes épiques en trois gestes, celles du roi, de Garin de Monglane et de Doon de Mayence, soit dans tout autre circonstance.

Pour P. Paris, qui le premier s’est occupé sérieusement de cette question et a montré le chemin à ceux qui devaient le suivre, le héros de notre chanson n’était autre que Guillaume de Hauteville : « Le chef des Normands, » dit-il, « qui conquirent la Pouille sur les Sarrasins au xie siècle, Guillaume de Hauterive (sic), portait le surnom de Bras de Fer, évidemment le même que celui de Fièrebrace. De cette coïncidence déjà remarquée ailleurs, on peut conclure que la partie de la branche du Couronnement de Looys relative aux guerres d’Italie a été inspirée par les bruits répandus en France au temps de la conquête du chevalier normand. Pour distribuer entre plusieurs per-