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introduction

bablement, comme nous l’avons vu, du comte de Poitiers du même nom[1]. »

Cette objection n’est pas solide. Non seulement Guillaume ne perd pas ici le surnom de Fièrebrace, qu’il continue à porter simultanément avec celui de Court Nez, mais rien ne prouve qu’il ne le prenne pas ici pour la première fois. Il est appelé Fièrebrace, il est vrai, dans des chansons qui passent pour être antérieures à notre rédaction du Coronement Looïs, mais il faudrait, pour tirer de là un argument contre P. Paris, prouver deux choses, d’abord que ces chants sont antérieurs à la première rédaction du Coronement Looïs où ce nom ait figuré, en second lieu que ce surnom de Fièrebrace se trouvait déjà dans les premières rédactions de ces chants et n’y a pas été ajouté à une date postérieure.

La seconde objection de Jonckbloet ne me semble pas meilleure que la première. Après avoir fait une histoire succincte des expéditions de Guillaume de Hauteville en Italie, le savant Hollandais conclut : « Si Guillaume de Hauteville n’a pas défendu le Pape, n’a pas combattu les Sarrasins, il va sans dire que pour cette raison encore nous hésiterons à vouloir retrouver dans cette partie de notre poème un écho de la tradition de ses hauts faits[2]. »

On peut répondre à Jonckbloet que si Guillaume Bras-de-Fer n’a pas combattu les Sarrasins, que s’il n’a pas défendu le pape, d’autres Normands,

  1. Guil. d’Or., II, 106.
  2. Ibid., p. 110.