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DE S. LAZARE DE VENISE

et le gouverneur de la Morée Angelo Emo ne purent voir sans pitié, l’effroyable détresse de ces infortunés religieux, et cédant à leurs instantes prières, ils les firent embarquer sur l’un de leurs navires, qui allait faire voile pour Venise.

Au mois d’avril 1715, une embarcation légère détachée d’une galère portant pavillon de S.t Marc, gagnait à force de rames le quai des Esclavons ; c’était la barque, qui portait Mékhitar et ses compagnons, venant implorer l’hospitalité vénitienne et demander à s’abriter à l’ombre des ailes du lion de l’Adriatique.

La sérénissime République fit aux pauvres fugitifs un accueil digne de la grandeur de Venise ; et le 8 septembre 1717, le Sénat cédait à Mékhitar et à ses compagnons, l’île de S.t Lazare à perpétuité, la loi ne permettant l’établissement de congrégations nouvelles, qu’en dehors de la ville.

Les moines arméniens s’empressèrent alors d’occuper les ruines de l’île, assignée autrefois aux lépreux, et Mékhitar fit faire les réparations les plus urgentes aux constructions à demi écroulées, qui s’y trouvaient encore. Les moines élevèrent sans délai des demeures, tandis que leur abbé complétait la règle de la Com-