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[Lect. VII.]
INDE. - POÉSIE LYRIQUE.

de commander au monde. (Pur) comme le soma, il protège par sa force les cinq classes d’êtres[1]. Qu’Indra, accompagné des Marouts, vienne à notre secours !

13. Sa foudre retentit au loin, brillant d’un éclat céleste, féconde en bienfaits, aussi efficace que bruyante. Les bienfaits et les dons sont sur ses pas. Qu’Indra, accompagné des Marouts, vienne à notre secours !

14. Que (le dieu) dont la puissance infinie protège avec gloire le ciel et la terre, qu’il enveloppe de toute part, heureux de nos sacrifices, soit notre défenseur ! Qu’Indra, accompagné des Marouts, vienne à notre secours !

15. Que ce (maître) dont les dieux n’égalent pas les qualités divines, dont les mortels et les eaux ne sauraient mesurer la puissance, par sa force souverain de la terre et du ciel, qu’Indra, accompagné des Marouts, vienne à notre secours !

16. Pour le bonheur de Ridjrâswa[2] et la joie du peuple de Nahoucha[3], apparaît la forme (du dieu, forme) céleste, resplendissante, azurée. Attelés au timon, (ses coursiers) traînent son char, rempli de ses heureux présents.

17. Ô généreux Indra, accepte cet hommage que t’adresse la voix des enfants de Vrichâgiri[4], de Ridjrâswa assisté des autres (Richis), d’Ambarîcha, de Sahadéva, de Bhayamâna, de Sourâdhas !

18. Appelé par la prière, il vient attaquer les redoutables Dasyous, et les terrasse d’un coup mortel. Aidé de ses brillants auxiliaires, et armé de sa foudre, il délivre la terre, le soleil et les eaux.

19. Qu’Indra soit chaque jour notre protecteur. Puissions-nous, exempts d’infortune, jouir de ses bienfaits ! Qu’ils nous protègent également, Mitra, Varouna, Aditi, la Mer, la Terre et le Ciel !


HYMNE VII.

À Indra, par Coutsa.

(Mètres : Djagatî et Trichtoubh.)

1. Faites offrande de vos hymnes et de vos libations à ce (dieu), auteur de tout bien, qui, avec Ridjiswan[5], a tué les épouses enceintes de Crichna[6]. Nous avons besoin de ce protecteur généreux, dont la main est armée du tonnerre. C’est lui, accompagné des Marouts, que nous appelons à notre secours.

2. Cet Indra qui, enflammé de colère, a brisé Vritra, frappé Sambara et Piprou l’impie, détruit Souchna[7] sous ses propres ondes ; c’est lui, accompagné des Marouts, que nous appelons à notre secours.

3. Cet Indra qui, par sa mâle vertu, produit le ciel et la terre, qui commande à Varouna et au Soleil, qui fait à son gré couler les fleuves ; c’est lui, accompagné des Marouts, que nous appelons à notre secours.

4. Cet Indra qui est le pasteur souverain des chevaux et des vaches, qui, comblé de nos hommages, s’affermit dans toutes ses œuvres, qui renverse l’impie malgré sa force ; c’est lui, accompagné des Marouts, que nous appelons à notre secours.

5. Cet Indra qui est le maître de tous les êtres animés, qui jadis rendit les vaches (célestes) au sage (Vrihaspati)[8], qui vainquit et renversa les Dasyous ; c’est lui, accompagné des Marouts, que nous appelons à notre secours.

6. Cet Indra qu’invoquent également les forts et les faibles, l’homme qui fuit et l’homme qui triomphe, que tous les mondes adorent avec respect ; c’est lui, accompagné des Marouts, que nous appelons à notre secours.

7. Il vient, brillant et annoncé par les Rendras. La voix (de la prière) et celle de ces Rendras étend et fortifie sa puissance. Cet Indra, dont l’hymne raconte et célèbre les exploits ; c’est lui, accompagné des Marouts, que nous appelons à notre secours.

8. (Ô dieu) allié des Marouts, que tu sois en ce moment heureusement retenu dans ton séjour supérieur, ou dans la partie inférieure (du ciel), viens ici vers notre sacrifice ! toi qui possèdes les véritables richesses, c’est toi que nous désirons, toi pour qui nous offrons cet holocauste.

9. Ô Indra, (dieu) fort et ami de nos hommages, pour toi nous versons ce soma, pour toi nous offrons cet holocauste. (Viens) donc sur ton char brillant, accompagné de la troupe des Marouts, (viens) jouir de nos libations, et assister, sur cette couche de cousa, à notre sacrifice.

  1. Voy. p. 45, col. 1, note 1.
  2. Nom d’un Râdjarchi. Voy. plus bas, p. 114, col. 2, note 7.
  3. Voy. p. 59, col. 2, note 3.
  4. Râdjarchi, père des cinq princes qui vont être nommés, et auxquels cet hymne est attribué.
  5. Voy. p. 73, col. 2, note 7.
  6. Le mot Crichna signifie noir : c’est le nom d’un Asoura. Cette allégorie nous représente les nuages, gros et noirs de tempêtes, et percés par la foudre d’Indra.
  7. Noms d’Asouras.
  8. Voy. p. 44, col. 1, note 7.