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[Lect. VII.]
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RIG-VÉDA. — SECTION PREMIÈRE.


10. Oui, viens avec tes coursiers jouir de nos libations, ô Indra ! Que ta bouche, que tes lèvres s’ouvrent (à la douceur de nos offrandes). (Dieu) à la noble face, que tes chevaux t’amènent vers nous, et que nos holocaustes comblent tes désirs !

11. Gardiens d’un sacrifice dans lequel on unit l’éloge des Marouts à celui d’Indra, puissions-nous jouir des bienfaits (de ces dieux) ! Qu’ils nous protègent également, Mitra, Varouna, Aditi, la Mer, la Terre et le Ciel !


HYMNE VIII.

À Indra, par Coutsa.

(Mètres : Djagatî et Trichtoubh.)

1. J’offre cette grande prière à toi, (dieu) grand, parce que ton âme se plaît à l’hymne du poëte. Pour développer, pour accroître la force du victorieux Indra, que les Dévas se livrent avec lui aux joies du sacrifice !

2. Les sept fleuves[1] sont les témoins de sa puissance ; le ciel, la terre et l’air, (les témoins) de sa forme merveilleuse. Pour nous donner le bonheur de te voir et d’avoir foi en toi, ô Indra, le soleil et la lune apparaissent tour à tour.

3. Ô Maghavan, dirige vers nous, pour notre satisfaction, ton char victorieux, qui, dans le combat, cause notre félicité. Indra, toi qu’au moment du danger invoque notre prière, ô Maghavan, accorde-nous le bonheur, à nous qui te sommes dévoués !

4. Puissions-nous, avec un auxiliaire tel que toi, remporter la victoire ! Protège notre cause, et conserve-nous en toute occasion. Indra, ouvre-nous le chemin de la prospérité ! Maghavan, détruis les forces de nos ennemis !

5. Ô toi qui possèdes la richesse, tous ces hommes ici présents te célèbrent et implorent ton appui. (Viens) nous apporter tes biens, monte sur ton char victorieux. Indra, tu es ferme et constant dans tes affections.

6. Le bras d’Indra triomphe pour la délivrance des vaches (célestes) ; il est tout puissant, infini, indépendant, incomparable pour sa force. En toute occasion son secours remplace le nombre, et il donne la prospérité. Voilà pourquoi les hommes l’invoquent pour obtenir la richesse.

7. Ô Maghavan, tes bienfaits répandus sur notre peuple suffisent à des centaines, à des milliers de personnes. Notre prière est grande, et essaye de mettre en relief ta grandeur immense. Dieu qui détruis les villes (des Asouras), tu peux bien frapper de mort nos ennemis !

8. Telle qu’un triple cordage, ta force est sans égale ; roi des hommes, tu conserves les trois mondes, les trois feux[2], tout cet univers. Indra, par ta nature tu ne saurais avoir d’ennemis.

9. Nous t’invoquons le premier parmi les dieux. Tu es notre soutien dans les combats. Qu’Indra rende notre char de bataille terrible comme le sien, capable de fendre les rangs de nos ennemis, et de briller à l’attaque avant tous les autres.

10. Tu triomphes, et tu ne nous envies pas les fruits de la victoire, ô Maghavan, quelle que soit l’importance du combat. Tu es redoutable, et nous t’invitons à nous secourir. Indra, viens nous seconder quand nous t’invoquons !

11. Qu’Indra soit chaque jour notre protecteur. Puissions-nous, exempts d’infortune, jouir de ses bienfaits ! Qu’ils nous protègent également, Mitra, Varouna, Aditi, la Mer, la Terre et le Ciel !


HYMNE IX.

À Indra, par Coutsa.

(Mètres : Djagatî et Trichtoubh.)

1. Les sages ont autrefois ressenti les effets de ta puissance souveraine, et redoutable pour tes ennemis. Comme étendard, tu déploies à la fois sur la terre le feu de notre sacrifice, dans le ciel le feu du soleil.

2. C’est Indra qui étend et soutient la terre, lui qui de sa foudre frappe (les Asouras), et répand les ondes ; lui, Maghavan, qui terrasse Ahi, tue Rôhina[3], et brise sous ses coups les membres (de Vritra).

3. Ce (dieu) qui soutient les êtres, plein de confiance en sa force, apparaît pour détruire les villes des Dasyous. maître sage et armé de la foudre, lance ton trait sur le Dasyou, et augmente la force et la gloire de l’Arya[4] !

4. Quand un mortel prodiguant les libations et les hymnes honore Maghavan, alors (le dieu), armé de sa foudre, court frapper le Dasyou, et, pour son serviteur, il va conquérir ce renom mémorable qui doit durer autant que les âges humains.

5. Voyez donc les effets infinis de la puissance de (ce dieu) ; ayez foi en la force d’Indra ; c’est à

  1. Voy. p. 61, col. 2, note 3.
  2. Voy. plus haut, p. 99, col. 1, note 6.
  3. Nom d’un Asoura.
  4. Voy. p. 61, col. 1, note 2.