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[Lect. VI.]
INDE. — POÉSIE LYRIQUE.

le peuple ! Je dois célébrer les hauts faits d’Indra.

4. Prompt à donner, généreux, il est le fléau de son ennemi. Grand et profond (en ses desseins), il possède une sagesse immense. Il peut envoyer le bonheur ou la mort. Ferme, étendu, digne de nos sacrifices, Indra a heureusement produit les Aurores.

5. Les Sages, enfants d’Ousidj, élevant la voix de la prière, ont, par le sacrifice, ouvert la route au (dieu) qui précipite les ondes. Assis près (du foyer sacré), chantant (les louanges) d’Indra et lui adressant leurs offrandes, ils ont obtenu les secours qu’ils réclamaient, et (recouvré) les vaches (célestes).

6. Indra, donne-nous les biens les plus précieux ; accumule sur nous l’abondance, la prospérité, l’ornement des richesses, l’accroissement de la famille, la douceur des chants (du sacrifice), et la sérénité des jours !


HYMNE XIV.

À Indra, par Gritsamada.

(Mètres : Achtî et Atisakwari.)

1. Pendant les tricadrous[1], que le grand, que le resplendissant (Indra) vienne, à son gré, avec Vichnou, prendre nos offrandes d’orge et boire le soma ! Qu’il s’enivre de nos breuvages pour pouvoir accomplir sa grande œuvre, (ce dieu) vaste et grand ! Que cette sainte et divine liqueur s’unisse au saint et divin Indra !

2. Armé d’une force éclatante, qu’il combatte, et qu’il triomphe de Crivi, exalté par la puissance de (notre soma) ; qu’il remplisse le ciel et la terre ! Que ses flancs contiennent la meilleure part de (nos offrandes) ! Que cette sainte et divine liqueur s’unisse au saint et divin Indra !

3. Né avec la puissance, avec la force, tu veux notre bonheur ; ta vigueur grandit avec tes victoires ; (dieu) sage, (dieu) généreux, tu apportes à celui qui te loue l’objet de ses désirs. Que cette sainte et divine liqueur s’unisse au saint et divin Indra !

4. Ô Indra, danseur (céleste), elle est véritablement digne de louange, cette œuvre antique et solennelle que tu accomplis dans le ciel en faveur des hommes, quand, avec ta force divine, tu nous rends la vie en nous rendant les eaux ! Que la puissance d’Indra triomphe de tous les impies ! Que Satacratou accepte nos libations et nos offrandes !


HYMNE XV.

À Indra, par Gritsamada.

(Mètres : Trichtoubh et Djagatî.)

1. Nous invoquons le prince des troupes (divines), le sage des sages, le (dieu) le plus chargé d’offrandes, le plus grand des rois, le maître des choses sacrées. Viens t’asseoir dans ton foyer, et (prouve) par ta protection que tu nous as entendus.

2. Ô maître du sacrifice (Vrihaspati), ô toi qui donnes la vie, les dieux sages ont obtenu par toi la part qui leur revient dans les sacrifices. Comme le soleil par sa lumière enfante les rayons, toi, tu es le noble père de toutes les œuvres saintes.

3. Détruisant le mal et les ténèbres, tu montes sur le char brillant du sacrifice, ô Vrihaspati ; (sur ce char) redoutable qui triomphe de tes ennemis, qui tue les Rakchasas, fend les nuages, et apporte le bonheur.

4. Tu conduis dans une bonne voie, tu sauves le peuple qui t’honore, et que le mal ne saurait atteindre. Ô Vrihaspati, tu accables l’impie, tu anéantis les menaces de sa colère : tel est le privilége de ta grandeur.

5. Jamais le mal ni la douleur n’attaquent ce (peuple) ; jamais les ennemis ni les hommes à double langage ne l’oppriment. Tu détruis, ô maître de la chose sacrée, tous les adversaires de la nation dont tu es le généreux gardien.

6. Tu es notre pasteur et notre guide, (dieu) prudent, et en ton honneur nous faisons entendre des prières et des hymnes. Ô Vrihaspati, toi qui nous défends contre nos ennemis, fais qu’ils soient victimes de leur propre malice !

7. Le brigand effronté, le mortel plein de haine qui vient nous attaquer, malgré notre innocence, ô Vrihaspati, éloigne-le de notre route ; et, en faveur de ce sacrifice, assure la sécurité de notre marche !

8. (Dieu) sauveur, nous t’invoquons comme le protecteur de notre race, notre défenseur, notre ami. Ô Vrihaspati, repousse les contempteurs des dieux ; que nos ennemis n’obtiennent aucun succès !

9. Ô maître de la chose sacrée, puissions-nous, par ta bienfaisante faveur, obtenir les biens qui font l’envie des mortels ! Détruis ces impies qui,

  1. Voy. page 60. col. 2, note 3.