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PRÉFACE.

La loi des filiations nous amène naturellement à placer les causes en présence de leurs effets, qui deviennent à leur tour causes d’autres effets, ce qui nous permet d’élever une reproduction scientifique et littéraire au rang de l’histoire.

La division par séries répond aux formes, ou expressions différentes, sous lesquelles la pensée s’est manifestée. Ces formes ou expressions différentes tiennent non-seulement à la loi générale de la variété dans l’unité, mais aussi à la loi historique du progrès ; car chaque peuple, tout en embrassant, dans une certaine mesure, les branches multiples du savoir, a naturellement cultivé, d’une manière spéciale, celle qui répondait le mieux à ses aptitudes.

Les foyers déterminent l’action locale, les périodes, le mode de cette action, et ils concourent ensemble à expliquer le mouvement progressif de la pensée. On peut discuter nos foyers et nos périodes, mais une chose est indiscutable, selon nous : le progrès indéfini de l’humanité. Dès lors toutes nos prémisses, et toutes les conséquences qui en dérivent conservent la valeur que nous leur avons donnée ; car, quand même nous nous serions trompés dans la fixation des foyers et des périodes, il n’en resterait pas moins un mode d’organisation d’une véritable utilité pratique dans une collection de chefs-d’œuvre aussi vaste que la nôtre.

Nous entendons par chefs-d’œuvre toute manifestation de la pensée, ayant été cause médiate ou immédiate d’une éclosion d’idées nouvelles, et ayant reçu la consécration du pays qui l’a produit. Ces chefs-d’œuvre nous les donnerons autant que possible en entier. Mais il y a aussi des ouvrages qui, tout en portant le cachet d’une décadence, ont néanmoins servi au progrès, soit par des erreurs utiles à la découverte de la vérité, soit comme démonstration de la loi providentielle de continuité, soit enfin comme complément des phases historiques d’un peuple. De ces ouvrages nous ne publierons que la partie nécessaire pour expliquer l’action qu’ils ont exercée.

Les documents de l’ancienne civilisation hébraïque, tout en nous appartenant au point de vue de leur manifestation humaine, nous imposent des devoirs au point de vue de nos croyances : nous donnerons donc la Bible en entier, en un volume spécial, parmi les codes sacrés ; sa belle et grande poésie lyrique, ses lois et sa philosophie pratique paraîtront en outre, en appendice aux volumes de ces diverses séries.

Spiritualistes, et notre œuvre le démontre, nous n’avons à faire prévaloir aucune idée personnelle, notre tâche devant se borner à choisir, à classer, à reproduire les ouvrages qui ont eu une influence directe ou indirecte sur le mouvement humain. Mais ce choix, cette classification et cette reproduction, s’appliquant au travail collectif des grands esprits de tous les temps, il devenait nécessaire pour nous de faire appel au travail collectif des intelligences vi-