Page:Langlois - Rig Véda.djvu/246

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

(les Dévas) ont placé le Soleil dans le ciel, Mitra et Varouna poursuivent leur œuvre.

3. Ce Soleil, que les soins constants des inébranlables Dévas ont formé pour être l’ennemi des ténèbres, sept grands coursiers le transportent, et le présentent au monde qu’il éclaire.

4. Porté par ces nobles coursiers, tu vas, ô Dieu, étendant sur le monde ta toile (radieuse), et le dépouillant de son vêtement noir. Les rayons que lance le Soleil repoussent au sein des eaux les voiles des ténèbres.

5. (Ce dieu) qui n’a point de guides, qui n’a pas de lien, comment fait-il pour monter, pour descendre sans tomber ? Qui peut savoir quelle force le maintient ? Compagnon de Rita, il est le gardien, le soutien de la voûte céleste.


HYMNE X.

À Agni, par Vamadéva.

(Mètre : Trichtoubh.)

1. Le divin Agni, possesseur de tous les biens, colore de ses rayons les brillantes Aurores. Véridiques (Aswins), vous que nos chants célèbrent partout, montez sur votre char, et venez à notre sacrifice.

2. Le divin Savitri siège dans l’astre lumineux qui se lève, et répand la clarté dans tous les mondes. Le soleil vivifie le ciel, la terre, l’air qu’il remplit de ses rayons.

3. Ses rougeâtres coursiers l’amènent. Avec la lumière arrive la grande et belle Aurore qui anime tout de ses splendeurs. La déesse, éveillant (l’homme) pour un utile travail, vient sur un char magnifique.

4. (Ô Aswins), que vos excellents et rapides coursiers vous amènent ici au lever de l’Aurore. Pour vous sont disposés ces vases remplis d’un doux soma. (Dieux) généreux, enivrez-vous des délices de notre sacrifice.

5. (Ce dieu) qui n’a point de guides, qui n’a point de lien, comment fait-il pour monter, pour descendre sans tomber ? Qui peut savoir quelle force le maintient ? Compagnon de Rita, il est le gardien, le soutien de la voûte céleste.


HYMNE XI.

À Agni, par Vamadéva.

(Mètre : Gâyatrî.)

1. Agni, le puissant sacrificateur, est promené autour de notre foyer, dieu adorable entre tous les dieux.

2. Agni semble porté sur un char, et visite notre triple sacrifice. Au milieu des dieux, qu’il reçoive nos offrandes.

3. Maître de l’offrande, que le sage Agni entoure l’holocauste (de ses rayons). Qu’il comble de biens son serviteur.

4. C’est lui dont les feux s’allument au foyer oriental en faveur de Srindjaya[1], fils de Dévavâta ; lui qui par son éclat triomphe de ses ennemis.

5. Qu’un héros mortel commande à ce rapide et généreux Agni, dont la dent est si aiguë.

6. Chaque jour (les hommes) l’honorent, lui, chargé de biens comme un (noble) coursier, brillant comme un fils du Ciel[2].

7. Le jeune fils de Sahadéva m’a éveillé et m’a proposé deux chevaux : j’ai aussitôt répondu à son appel.

8. Et aujourd’hui j’ai reçu du jeune fils de Sahadéva ces deux chevaux si beaux, si dociles.

9. Ô divins Aswins, que le jeune fils de Sahadéva soit sous votre protection ; que Somaca[3] ait une longue existence.

10. Ô divins Aswins, faites que ce jeune fils de Sahadéva vive longtemps.


HYMNE XII.

À Indra, par Vamadéva.

(Mètre : Gâyatrî.)

1. Que le juste Maghavan, ami de notre soma, vienne vers nous. Que ses chevaux l’y amènent. Offrons-lui ces libations qui donnent la force ; et, chanté par nous, qu’il remplisse notre vœu.

2. Lance (les coursiers) comme pour un (heureux) voyage, et (viens) te réjouir aujourd’hui dans notre sacrifice. En l’honneur d’un (dieu) sage et maître de la vie, que le prêtre, avec un désir pareil à celui de la femme (qui attend son époux), commence l’hymne et la prière.

3. De même que le poëte forme (ses chants) mystérieux, le sacrificateur[4] accomplit les rites

  1. Les Pourânas citent plusieurs Srindjayas ; aucun n’a pour père Dévavâta. Voy. note 3 ci-dessous.
  2. Un Aditya ; le Soleil.
  3. Le Vichnou-Pourâna signale un Somaca, fils de Sahadéva, Traduction de M. Wilson, p. 433. Il cite aussi un Sahadéva, fils de Srindjaya, p. 354. Voy. Harivansa, tome I, page 149, où Somaca descend à la cinquième génération d’un Srindjaya, fils de Mitrayou, et petit-fils de Divodâsa.
  4. Je traduis ainsi le mot Vrichan, que le commentateur semble appliquer à Indra. Si je devais le faire rap-