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[Lect. VII.]
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RIG-VÉDA. — SECTION TROISIÈME.

me protéger ; et qu’elles me fassent éviter tous les maux.

2. Pieux serviteur, j’honore le grand Dadhicrâs, généreux, adorable, aussi brillant qu’Agni, sauveur dévoué que Mitra et Varouna ont donné aux enfants de Poûrou.

3. Qu’Aditi[1] exempte de toute espèce de mal celui qui devant les feux d’Agni, au lever de l’Aurore, honore le coursier Dadhicrâs. Que celui-ci partage les joies de Mitra et de Varouna.

4. Si nous faisons en l’honneur du grand Dadhicrâs des libations et des offrandes, n’oublions pas aussi d’invoquer les Marouts. Demandons les bénédictions de Varouna, de Mitra, d’Agni, d’Indra dont le bras porte la foudre.

5. Avec un saint empressement les (hommes), prêtres et pères de famille, accourent au sacrifice et implorent (Dadhicrâs) à l’égal d’Indra. Mitra et Varouna, c’est vous qui nous avez donné ce coursier, bienfaiteur des mortels.

6. J’honore le coursier Dadhicrâs, robuste et vainqueur. Que nos bouches n’aient prononcé que des prières efficaces. Que nos jours soient heureusement prolongés !


HYMNE VIII.

À Dadhicrâs, par Vamadéva.

(Mètres : Trichtoubh et Djagatî.)

1. Honorons Dadhicrâs ; que toutes les Aurores me protégent. (Honorons) les Ondes, Agni, l’Aurore, le Soleil, Vrihaspati[2] vainqueur, et fils d’Angiras.

2. Qu’il désire nos offrandes, ce coursier généreux, qui aime les combats, qui conquiert les vaches, qui se plaît dans nos pompes sacrées, et appelle vers nous l’abondance et les Aurores. Que Dadhicrâs, juste, prompt, impétueux, rapide, produise (pour nous) la fertilité, la force, le bonheur.

3. À la vivacité de ce Dadhicrâs, on dirait l’oiseau de proie qui frappe l’air de son aile empressée ; on dirait l’épervier qui plane dans le ciel. Tel est Dadhicrâs robuste et triomphant.

4. Ainsi, ce coursier poursuit sa carrière. Son col, son poitrail, sa bouche sont ornés de liens. Que Dadhicrâs achève son œuvre puissante, et qu’il s’élance dans les larges voies (du ciel).

5. (Dadhicrâs est l’être qu’on appelle) Hansa[3], qui est notre soutien, et qui, siégeant au séjour de la lumière et dans l’air, siége encore, comme sacrificateur, dans le lieu saint, et, comme hôte, dans nos maisons ; qui, demeurant au milieu des hommes, s’établit à la meilleure des places, dans le sacrifice, sous la voûte céleste, né des ondes, des vaches (divines)[4], de l’œuvre sainte, du mortier (sacré), enfin la Pureté même.


HYMNE IX.

À Indra et Varouna, par Vamadéva.

(Mètre : Trichtoubh.)

1. Ô Indra et Varouna, quel hymne, accompagné d’holocaustes, et tel (pour vous) que l’immortel sacrificateur, est capable d’obtenir votre faveur ? Ô Indra et Varouna, que cet hymne, parti de notre bouche et rempli de nos hommages et de nos prières, aille toucher votre cœur.

2. Ô dieux amis, Indra et Varouna, le mortel qui, pour obtenir votre bienveillance, vous a présenté ses offrandes, devient dans les combats le vainqueur de ses ennemis : il est renommé pour sa puissance.

3. Ô Indra et Varouna, vous répandez vos bienfaits sur les hommes qui vous louent ; vous répondez par votre amitié à l’amitié de ceux qui vous réjouissent par leurs libations et leurs offrandes.

4. Ô Indra et Varouna, (dieux) terribles, vous lancez la foudre lumineuse et puissante contre l’ennemi. Faites sentir votre force victorieuse à ce tyran superbe et cruel.

5. Ô Indra et Varouna, rendez notre prière féconde comme le taureau (féconde) la vache. Que cette Prière fasse couler sur nous son lait abondant, telle que sur le gazon une noble vache aux mille jets savoureux.

6. Ô Indra et Varouna, (dieux) brillants, donnez-nous des enfants et des petits-enfants, des terres, un éclat pareil à celui du soleil, une heureuse virilité. Venez ici à notre secours au moment de l’aurore.

7. Nous demandons les vaches (célestes), et

  1. Aditi est la mère des Adityas. Dans cet hymne le commentaire rend le mot Marout par stotri (laudator).
  2. Vrihaspati est une forme d’Agni ; c’est le feu du sacrifice, et il est naturel qu’on le regarde comme un fils d’Angiras, qui est le sacrificateur.
  3. Hansa signifie cygne : c’est le nom par lequel certains philosophes désignent le premier être immatériel, le Paramâtmâ. Il semble ici être une épithète d’Agni.
  4. C’est-à-dire des libations.