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[Lect. VII.]
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RIG-VÉDA. — SECTION TROISIÈME.

quelle (divinité) ferons-nous entendre cette sainte louange, qui va au cœur et qu’accompagne l’holocauste ?

2. Parmi les dieux quel est le mieux disposé à venir nous visiter ? Qui fera notre bonheur ? Quel est le plus fortuné ? Quel est ce char fameux et léger, traîné par de rapides coursiers, que la fille du Soleil[1] a préféré ?

3. Au moment de l’aurore, vous venez vous unir aux Jours, comme Indra à la Puissance[2]. (Êtres) divins, ailés, nés du Ciel, de quelle œuvre merveilleuse vous êtes chargés !

4. Quel éloge peut égaler votre mérite ? Ô Aswins ! par quelle prière vous inviterons-nous à venir ? Qui est capable de soutenir votre indignation ? Doux et nobles défenseurs, délivrez-nous.

5. Votre char couvre au loin le ciel, en roulant avec vous à travers l’océan (des airs). Que (nos prêtres) vous apportent leurs mets (consacrés) et leurs grains d’orge, et tâchent, ô doux (protecteurs), de mériter par le miel (de leurs libations) le miel (de vos bienfaits).

6. Que l’onde (des libations) arrose vos chevaux ; que ces coursiers ailés poursuivent avec splendeur leur carrière. Nous reconnaissons la présence de ce char rapide qui vous a rendus les maîtres de la fille du Soleil.

7. (Dieux) équitables et véridiques, si par mes sacrifices j’ai pu vous plaire, que notre prière devienne pour nous un trésor d’abondance ! Protégez votre chantre. Que notre désir arrive jusqu’à vous !


HYMNE XII.

Aux Aswins, par Pouroumilha et Djamilha.

(Mètre : Trichtoubh.)

1. Ô Aswins, nous voulons invoquer aujourd’hui votre char large et rapide, qui marche de concert avec la Vache (lumineuse) ; qui sur son banc (merveilleux) transporte la fille du Soleil ; (char) célébré dans nos hymnes, et chargé de biens et de richesses.

2. Divins Aswins, enfants du Ciel, ce sont les œuvres (saintes) qui vous donnent cette beauté. Les Offrandes embrassent votre forme, et les Hymnes vous placent sur votre char.

3. Qui va aujourd’hui vous honorer avec l’holocauste, et, demandant votre secours, vous convier par l’hymne (sacré) à boire le soma ? Qui, par ses invocations, appellera vos regards, ô Aswins, sur l’ancien ministre du sacrifice ?

4. Puissants et véridiques (Aswins), venez à nos cérémonies sur votre char d’or. Prenez le miel de notre soma, et versez vos bienfaits sur le peuple qui vous honore.

5. Oui, sur ce char d’or, (sur ce char) roulant venez à nous et du ciel et de la terre. Que d’autres, par leurs hommages, se gardent de vous prévenir. Ne sommes-nous pas vos plus anciens serviteurs ?

6. (Dieux) protecteurs, accordez-nous, à nous deux, une large opulence, soutenue par une forte famille. Ô Aswins, quand les Pouroumîlhas vous chantent, les Djamilhas chantent avec eux.

7. (Dieux) équitables et véridiques, si par mes sacrifices j’ai pu vous plaire, que notre prière devienne pour nous un trésor d’abondance ! Protégez votre chantre. Que notre désir arrive jusqu’à vous !


HYMNE XIII.

Aux Aswins, par Vamadéva.

(Mètres : Trichtoubh et Djagatî.)

1. L’astre lumineux se lève ; il s’attelle, le char[3] qui roule autour du foyer où brille (Agni). Sur ce (char) sont placées les trois offrandes présentées au couple (divin) ; on y distingue aussi le quatrième vase des libations[4].

2. Au lever de l’aurore, les Offrandes, aussi douces que le miel, s’élèvent rapides et légères ; leur vertu[5] repousse les ténèbres qui les environnent, et projette au loin dans l’air des lueurs éclatantes.

3. Que votre bouche se plaise à goûter le miel de nos libations, et attelez votre char pour venir le prendre. (À votre tour) répandez aussi sur votre route, sur nos maisons, le miel dont vous

  1. Voy. page 115, col. 1, note 1.
  2. Appelée Sakti.
  3. Ce n’est point le char des Aswins que le poëte désigne ici ; c’est le char du sacrifice, attelé par le prêtre en l’honneur de ces divinités, et qui a pour carrière le foyer où brûle Agni. Le commentateur n’est pas de mon avis. Dyou est pour lui Aditya.
  4. Ces trois offrandes sont celles qui se font aux trois époques de la journée. La quatrième me semble celle dont il a été question dans les hymnes aux Ribhous, quand on y dit que la coupe du sacrifice a été divisée en quatre parties.
  5. Les offrandes jetées sur le feu augmentent son activité ; elles font briller ses rayons, qui se répandent sur tout le monde.