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[Lect. IV.]
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INDE. — POÉSIE LYRIQUE.
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5. Tes serviteurs, réunis pour te chanter et jaloux d’obtenir tes bienfaits, apportent de tout côté de riches offrandes dont ils prétendent t’honorer, ô (déesse) illustre par ta naissance et célébrée pour tes coursiers (rapides).

6. Opulente Aurore, accorde une mâle abondance à ces nobles seigneurs qui nous ont comblés de présents, ô (déesse) illustre par ta naissance et célébrée pour tes coursiers (rapides).

7. Opulente Aurore, donne la force et la prospérité à ces seigneurs qui nous ont distribué des vaches et des chevaux, ô (déesse) illustre par ta naissance et célébrée pour tes coursiers (rapides).

8. Ô fille du Ciel, fais-nous riches en troupeaux de vaches, et apporte-nous ces biens avec les rayons purs et brillants du soleil, ô (déesse) illustre par ta naissance et célébrée pour tes coursiers (rapides).

9. Ô fille du Ciel, lève-toi ; ne fais pas attendre les libations. (Crains) que le Soleil ne te traite comme un voleur, comme un ennemi, et ne te brûle de son éclat, ô (déesse) illustre par ta naissance et célébrée pour tes coursiers (rapides).

10. Ô riche Aurore, donne-nous tout ce qu’il nous faut, ou même plus. Ne te lèves-tu pas pour le bonheur de ceux qui te chantent, ô (déesse) illustre par ta naissance et célébrée pour tes coursiers (rapides) ?


HYMNE XVIII.
À l’Aurore, par Satyasravas.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Les sages célèbrent dans leurs hymnes la divine Aurore au char éclatant, aux formes rougeâtres, grandissant aux feux de Rita, juste, brillante et amenant avec elle la clarté.

2. Sa lueur éveille les nations. L’Aurore ouvre les voies et s’avance à l’orient. Elle s’étend, elle remplit le monde, et, poussant son large char, elle amène l’astre lumineux au commencement des jours.

3. Elle attelle ses vaches rougeâtres, et, déesse bienfaisante, elle consolide notre fortune. Elle nous montre le chemin pour arriver au bonheur, et brille, louée par tous, et source de toute richesse.

4. Elle lance ses blanches clartés, et, placée entre le ciel et l’air[1], elle découvre son corps à l’orient. Elle suit la voie du sacrifice, comme si elle l’avait senti d’avance, et embellit les régions célestes.

5. Elle se dévoile ainsi qu’(une beauté) couverte de parures. Elle semble se lever et se montrer à la vue comme la (femme) qui sort du bain. L’Aurore, fille du Ciel, repousse les ténèbres ennemies, et arrive avec l’astre lumineux.

6. Telle qu’une femme (jalouse de plaire), l’heureuse fille du Ciel déploie ses formes devant les hommes. Elle a tissé pour son serviteur la plus belle des toiles, et, toujours jeune, elle précède à l’orient la lumière (du soleil).


HYMNE XIX.
À Savitri, par Syavasva.
(Mètre : Djagatî.)

1. En l’honneur d’un (dieu) grand, éclairé et sage, les sages attellent (le char) du sacrifice, et commencent leurs prières et leurs invocations. Les holocaustes s’élèvent vers celui qui connaît nos besoins. La grande louange du divin Savitri éclate de tout côté.

2. Le sage Savitri crée toutes les formes. Il préside au bonheur du bipède et du quadrupède. Ce grand (dieu) éclaire le ciel, et se fait précéder des splendeurs de l’Aurore.

3. Les autres dieux, qui ont suivi le divin Savitri dans sa naissance, suivent encore dans ses merveilleux développements celui qui, avec grandeur, avec une riche magnificence, a mesuré (de ses pas) les mondes terrestres.

4. Ainsi tu vas à travers les trois mondes, ô divin Savitri ; ainsi tu viens t’unir aux rayons du soleil. Tu touches aux deux confins de la nuit. Par tes œuvres tu te montres Mitra[2].

5. Ainsi tu domines seul sur la création, ô divin Savitri, et par ton activité tu te montres Poûchan[3]. Tu règnes sur tout ce monde. Syâvâswa s’est chargé de te louer.


HYMNE XX.
À Savitri, par Syavasva.
(Mètres : Anouchtoubh et Gâyatrî.)

1. Nous préparons en l’honneur du divin Savitri ces mets (sacrés). En l’honneur de Bhaga nous



  1. Paraphrase de l’épithète dwibarhâh, que nous avons déjà expliquée page 85, col. 2, note 1.
  2. C’est-à-dire l’ami des hommes.
  3. C’est-à-dire, tu embellis le monde.