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[Lect. VI.]
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RIG-VÉDA. — SECTION QUATRIÈME.


HYMNE VIII.
À Indra, par Bharadwâja.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. C’est une source de biens (pour nous) que l’ivresse d’Indra, accompagnée d’hymnes et de louanges. Car (Indra) aime la libation, il boit le soma. Maghavan est digne des chants de nos poëtes ; il est l’habitant du ciel, le roi de la Prière, le protecteur immortel.

2. Héros vainqueur, sage ami des hommes, défenseur puissant, il entend l’invocation du chantre. Adorable soutien des mortels, partisan de nos cérémonies, pour nous récompenser de nos offrandes et de nos hymnes au milieu du sacrifice, il nous distribue l’abondance.

3. Ô noble héros, tu es comme l’essieu qui soutient les deux roues, et ta grandeur s’élève au-dessus du ciel et de la terre. Ô Indra, que le monde implore, les nombreux bienfaits que tu nous accordes sortent de toi tels que les branches d’un arbre (majestueux).

4. Ô (dieu) puissant, tes œuvres sont pour nous une source abondante de bonheur, semblables aux mamelles de la vache. Ô Indra, tu as pour nous attacher à toi des liens que toi seul peux nouer ; ainsi le veau est attaché (à sa mère).

5. Indra se charge aujourd’hui d’une mission, demain d’une autre ; l’une peut être une œuvre de destruction, l’autre une œuvre de salut. Que Mitra, Varouna, Poûchan accomplissent (avec Indra) le vœu du père de famille qui nous dirige.

6. Ô Indra, que les ondes de nos sacrifices, que nos hymnes t’amènent comme du haut de la montagne. Ô (dieu) que la louange transporte, nos offrandes et nos éloges s’élancent vers toi avec la même vivacité que les coursiers (se précipitent) au combat.

7. Ni les automnes, ni les mois, ni les jours ne peuvent détruire Indra ; que son corps célébré par nos chants et par nos hymnes croisse et s’agrandisse.

8. Chanté par nous, il n’est point de force, point de résistance, point d’audace déployée par le Dasyou qui puisse le faire fléchir. Les hauteurs d’Indra sont inabordables ; ses profondeurs sont immenses.

9. Ô vainqueur généreux, bois notre soma, et que ta puissance, aussi grande qu’étendue, nous accorde l’abondance et la force ; sois toujours attentif à nous secourir le matin, à midi et le soir.

10. Couvre de ta protection dans le combat celui qui est notre chef, ô Indra, et garde-le contre tout danger. Protége-le contre l’ennemi et dans sa maison et dans la forêt. Puissions-nous vivre cent hivers, entourés de plaisirs et d’une généreuse lignée !


HYMNE IX.
À Indra, par Bharadwâja.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Ô terrible et robuste Indra, tu peux nous secourir d’en bas, d’en haut, du milieu (des airs). Réunis tous tes efforts en notre faveur ; va donner la mort à Vritra, et livre-nous généreusement sa dépouille.

2. Ô puissant Indra, aide-nous à repousser les forces de nos adversaires et la colère de notre ennemi. En faveur de l’Arya, triomphe de ces diverses troupes qui l’attaquent, et dompte le Dasyou.

3. Ô Indra, nos parents et les étrangers se sont unis pour être nos ennemis. Affaiblis, détruis leurs forces. Renverse-les du haut de leur puissance.

4. Un héros peut bien attaquer un autre héros, quand tous deux, distingués par leur force et leur stature, ils se précipitent au combat, quand ils viennent, la clameur à la bouche, se disputer la possession d’enfants, de petits-enfants, de vaches, d’eaux ou de champs.

5. Mais toi, ô Indra, il n’est point de héros, d’ennemi, de vainqueur, de combattant qui pense à te résister. Personne ne lutte contre toi. Tu surpasses tous les êtres.

6. Indra est le maître de la fortune de ces deux héros. Si les sages t’invoquent au milieu du débat, (toi seul décides du sort) de ces rivaux qui combattent, soit pour repousser un ennemi, soit pour conquérir une maison forte en guerriers.

7. Ainsi les hommes t’appartiennent, ô Indra, et tu les sauves au milieu de leurs terreurs. Protége, ô Indra, les maîtres distingués qui dirigent (nos sacrifices) et les seigneurs magnifiques qui nous gouvernent.