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[Lect IV.]
INDE. — POÉSIE LYRIQUE.

dance. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XIV.
Aux Eaux, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Les Eaux, dont les vagues sont excellentes et pures, s’élancent du sein de l’Océan (céleste), et pénètrent partout. Le généreux Indra les a, avec sa foudre, séparées (du nuage). Que ces Eaux divines me conservent en ce monde !

2. Ces Eaux célestes ou tombent (sous les coups de la foudre) qui déchire (le nuage), ou naissent d’elles-mêmes. Sorties du trésor de l’Océan (aérien), elles sont pures et brillantes. Que ces Eaux divines me conservent en ce monde !

3. Le royal Varouna vient au milieu d’elles, abaissant ses regards sur ce monde, où règnent le juste et l’injuste. Aussi douces que le miel, elles sont pures et brillantes. Que ces Eaux divines me conservent en ce monde !

4. Au milieu d’elles le royal Varouna, Soma, et les Viswadévas aiment à goûter les mets sacrés. Au milieu d’elles réside Agni Vêswânara. Que ces Eaux divines me conservent en ce monde !


HYMNE XV.
À divers dieux, par Vasichta.
(Mètres : Djagatî et Atidjagatî ou Sakwarî.)

1. Ô Mitra et Varouna, conservez-moi en ce monde ! Que le (venin)[1], qui croît et se fixe (sur la terre), ne vienne pas jusqu’à nous. L’horrible fléau de l’Adjacâva apparaît. Que le Serpent n’aille point me piquer au pied.

2. Déjà, dans tous les êtres, les articulations sont liées ; les chevilles du pied sont serrées comme par un nœud de fer. Que le brillant Agni nous délivre de ce (venin). Que le Serpent n’aille point me piquer au pied.

3. Ce venin est partout autour de nous dans le salmali[2], dans les rivières, dans les plantes. Que tous les dieux s’empressent de le repousser. Que le Serpent n’aille point me piquer au pied.

4. Que toutes ces heureuses et divines Rivières, quelle que soit l’abondance de leurs eaux, quelle que soit leur position, dans le ciel, sur la colline ou dans la plaine, que (ces Rivières) se gonflent d’un lait (agréable) ; qu’elles éloignent de nous la maladie[3] ; oui, qu’elles éloignent de nous toutes les afflictions.


HYMNE XVI.
Aux Adityas, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Les Eaux, dont les vagues sont excellentes et pures, s’élancent du sein de l’Océan (céleste), et pénètrent partout. Le généreux Indra les a, avec sa foudre, séparées (du nuage). Que ces Eaux divines me conservent en ce monde ! Puissions-nous obtenir l’heureuse protection et les secours toujours nouveaux des Adityas ! Que ces (dieux) rapides écoutent (nos prières), et reçoivent notre sacrifice, pour nous préserver du mal et nous maintenir dans la possession de tous (les biens)[4].

2. (Dieux) équitables, que les Adityas et Aditi, que Mitra, Aryaman, Varouna s’abandonnent aux plaisirs (du sacrifice). Qu’ils soient nos protecteurs et ceux du monde entier. Qu’ils boivent notre soma et deviennent aujourd’hui nos sauveurs.

3. Que tous les Adityas, tous les Marouts, tous les Dévas, tous les Ribhous, qu’Indra, Agni, les Aswins soient loués. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XVII.
Aux Adityas, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Ô Adityas, que nous conservions la possession de tous (les biens) ! soyez nos défenseurs parmi les dieux, comme les Vasous parmi les mortels. Ô Mitra et Varouna, vous recevez nos présents : puissions-nous recevoir les vôtres ! Ô Ciel et terre, puissions-nous par vous jouir de l’existence !

2. Que Mitra et Varouna soient pour nous des bienfaiteurs et des patrons ! Qu’ils protégent nos fils et nos petits-fils ! Placés sous votre tutelle, ô Vasous, que nous soyons à l’abri de la méchan-

  1. L’obscurité est représentée comme un serpent, dont les vapeurs ténébreuses sont le poison. Ce poison porte le nom d’adjacâva. Dans ce mot on reconnaît les syllabes adja, qui signifient non natus : la nuit est le règne du néant. Le serpent ténébreux est appelé Tsarou.
  2. Bombax heptaphyllum.
  3. Cette maladie est le sipada, suivant le commentaire. Ce passage renferme une allitération que l’on peut relever : asipada asimida.
  4. Il y a dans ce passage, comme dans le premier distique de l’hymne suivant, un rapprochement de mots entre Aditya et Aditi. Cette sorte d’esprit est commune dans ces ouvrages, comme on vient de le voir plus haut.