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[Lect. IV.]
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RIG-VÉDA. — SECTION CINQUIÈME.
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ceté des autres ! Que nos œuvres ne soient point détruites par vous !

3. Que les Angiras empressés implorent le divin Savitri, et obtiennent ses dons précieux. Que celui qui est le grand et adorable père[1] (des mortels), que tous les dieux se trouvent d’accord pour nous protéger.


HYMNE XVIII.
Au Ciel et à la Terre, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Avec un saint recueillement, avec tous les rites du sacrifice, je chante le Ciel et la Terre, (divinités) grandes et adorables. Les anciens poëtes ont chanté et placé avant tous les autres ces nobles (ancêtres), qui ont des dieux pour enfants.

2. Par des hymnes nouveaux célébrez dans la salle du sacrifice ces deux parents, premiers-nés (du monde). Ô Ciel et Terre, venez à nous avec la race divine. Votre protection est grande.

3. Ô Ciel et Terre, vos présents sont nombreux pour votre serviteur. Donnez et conservez-nous tous vos trésors. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XIX.
À Indou, surnommé Vâstochpati[2], par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Ô Vâstochpati, sois-nous favorable ! Donne-nous une heureuse habitation, et délivre-nous de la maladie. Nous venons à toi, sois bon pour nous. Que le bonheur soit sur nous : protége bipèdes et quadrupèdes.

2. Ô Vâstochpati, ô Indou, viens pour nous sauver. Augmente la prospérité de notre maison et en vaches et en chevaux. Conserve-nous fidèlement ton amitié. Aime-nous comme un père (aime) ses enfants.

3. Ô Vâstochpati, puissions-nous trouver dans ton amitié puissance, agrément, richesse ! Fais notre bien, soit en nous donnant, soit en nous conservant la fortune. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XX.
À Vâstochpati, par Vasichta.
(Mètres : Gâyatrî, Anouchtoubh et Vrihatî[3].)

1. Ô Vâstochpati, ô toi qui tues la Maladie, toutes les ombres commencent à apparaître. Sois un ami dévoué, et viens à nous.

2. Enfant jaunâtre de Saramâ[4], tu montres tes dents qui brillent comme des épées, et mordent sous tes gencives. Endors-toi.

3. Enfant de Saramâ, attaque le brigand, jette-toi sur le voleur. Mais tu viens flatter les serviteurs d’Indra. Pourquoi nous veux-tu du mal ? Endors-toi.

4. Déchire le sanglier, qui lui-même t’a déchiré. Mais tu viens flatter les serviteurs d’Indra. Pourquoi nous veux-tu du mal ? Endors-toi.

5. Que le père et la mère dorment. Que le chien et le chef de la maison dorment. Que tous les parents dorment. Que tout ce peuple dorme.

6. Que cette maison soit telle, qu’elle contienne, paisiblement endormi, tout ce qui vit, debout, marchant et voyant.

7. Nous endormons les hommes avec ce (Dieu)[5] puissant, qui brille de mille rayons, et qui sort du sein généreux du Samoudra[6].

8. Nous endormons toutes ces femmes aux suaves parfums, couchées soit dans le vestibule, soit dans les chariots, soit dans les lits.


HYMNE XXI.
Aux Marouts, par Vasichta.
(Mètres : Dwipadâ, Virtâ et Trichtoubh.)

1. Quels sont ces sages héros, (enfants) de Roudra, tous habitants d’un même séjour, tous amis des hommes, et portés sur d’excellents coursiers ?

2. Personne ne connaît leur naissance. Eux-

  1. Je suppose que c’est Agni. Le commentaire croit que c’est Varouna et Pradjâpati.
  2. Ce mot signifie maître de l’habitation. Indou est un nom de Soma.
  3. Le manuscrit du texte contient ici un varga interpolé, de 8 stances.
  4. Saramâ est la voix de la prière (Vâg dévatâ), que le poëte représente comme une chienne divine éveillant tous les matins les dieux par ses aboiements. Voyez page 44, col. 1, note 7. Je suppose que le fils de Saramâ est Vâstochpati, autrement Soma ou Indou. Gardien de la maison, constitué en cette qualité par la Prière, il est aussi lui-même représenté comme un chien fidèle qui attaque l’étranger et protége les amis d’Indra.
  5. Le commentaire entend ce passage du dieu Soûrya : je l’entends du dieu Soma, ou Vâstochpati.
  6. Ce mot, signifiant mer, est employé pour le vase qui contient la libation.