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[Lect. VI.]
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RIG-VÉDA. — SECTION CINQUIÈME.

sant leurs libations en l’honneur d’Indra, que (ce dieu) arrive le premier avec ses coursiers, soit du ciel, soit de la terre.

2. Nous implorons le secours divin. Que Vrihaspati nous accueille comme ses amis. Puissions-nous être sans péché devant ce (dieu) généreux, qui, de loin (même), est notre bienfaiteur et comme notre père !

3. Je chante l’adorable, l’excellent Brahmanaspati, et je l’honore par mes holocaustes. Qu’un vers, vraiment digne des dieux, célèbre Indra qui est le roi du sacrifice offert par les Dévas.

4. Que le bien-aimé Vrihaspati, l’ami de tous les (hommes), vienne s’asseoir à notre foyer. Nous désirons une opulence accompagnée de la force. Que (ce dieu) nous la donne ; qu’il sauve et conserve ses serviteurs.

5. Que les antiques et Immortels (Dévas)[1] disposent nos hommages pour perpétuer l’immortalité (de ces dieux). Invoquons l’invincible Vrihaspati, l’objet de nos pures louanges, l’adoré de nos demeures.

6. De brillants et fortunés coursiers, attelés au même (char), traînent ce Vrihaspati. Le siége (du dieu) est noir ; mais (ces coursiers) l’enveloppent d’un vêtement brillant comme le ciel.

7. Le grand Vrihaspati, pur et purifiant, répand le bonheur dans sa marche rapide. Il a cent montures, des traits d’or, de riches vêtements. Il est pour ses amis prodigue de ses biens abondants.

8. Le Ciel et la Terre, dieux parents de ce dieu, se sont plu à augmenter la grandeur de Vrihaspati. Amis, travaillez aussi à doubler sa force ; et lui, qu’il aplanisse pour son prêtre tous les chemins ; qu’il lui présente les gués les plus favorables.

9. Ô Brahmanaspati, ô Indra armé de la foudre, cet hymne, ce sacrifice a été fait pour vous deux. Exaucez nos prières, remplissez nos vœux, triomphez des ennemis qui détestent vos serviteurs.

10. Ô Vrihaspati et Indra, vous êtes les maîtres des trésors célestes et terrestres. Donnez la richesse au poëte qui vous loue. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XVIII.
À Indra et Agni, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Prêtres, offrez un soma limpide et brillant au bienfaiteur des peuples. Indra a soif de ce breuvage, et, mieux inspiré que le cerf (altéré), il vient chaque jour boire nos libations.

2. Quand une fois tu as goûté à nos mets délicieux, ô Indra, tu désires chaque jour en goûter encore. Sois à nous de cœur et d’âme ; satisfais ton désir, et bois le soma qui t’est présenté.

3. En naissant tu as bu ce soma qui t’a fortifié. Ta mère a prédit ta grandeur. Ô Indra, tu as combattu ; tu as ouvert aux dieux l’immensité du ciel. Tu as créé des trésors.

4. Si tu attaques (avec nous) les grands et les superbes, fais que par la force de nos bras nous triomphions de ces méchants. Ô Indra, si, entouré des vaillants (Marouts), tu combats (ces ennemis), fais qu’avec toi nous obtenions un noble succès.

5. Je veux chanter les anciens exploits d’Indra, les prouesses nouvelles de Maghavan. Il a vaincu la magie des impies. Que tout notre soma soit pour lui.

6. Tout ce monde animé que tu vois avec l’œil du soleil, est à toi. Ô Indra, tu es le maître suprême des vaches (célestes). Puissions-nous jouir de tes bienfaits !

7. Ô Vrihaspati et Indra, vous êtes les maîtres des trésors célestes et terrestres. Donnez la richesse au poëte qui vous loue. Et vous, secondez nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XIX.
À Indra et Vichnou, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Ô Vichnou, ton corps est immense, et personne n’en peut mesurer la grandeur. Nous connaissons deux de tes stations[2], qui touchent à la terre : toi seul connais la plus élevée, véritablement divine.

2. Ô divin Vichnou, personne n’a jamais su, personne ne saura jamais quelles sont les bornes de ta grandeur. Tu as étendu ce ciel grand et large ; tu as affermi la région orientale de la terre.

3. En faveur de Manou, vous avez prodigué vos dons ; il a reçu de vous de riches moissons, des vaches, de bons pâturages[3]. Ô Vichnou, tu as

  1. Les richis des sacrifices portent le nom d’Amritas (immortels). Ils produisent l’amrita ou ambroisie, qui donne Vamritatwa (l’immortalité).
  2. J’ai entendu que l’auteur parlait ici, non pas des trois mondes, mais des trois stations du soleil pendant la journée.
  3. Le commentateur suppose que ces mots sont adressés au Ciel et à la Terre : j’ai pensé que c’était à Indra et à Vichnou.