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[Lect. VII.]
INDE. — POÉSIE LYRIQUE.

l’onde séparément le ciel et la terre : tu as appuyé la terre sur ses montagnes.

4. Ô Indra et Vichnou, vous avez brisé les quatre-vingt-dix-neuf places fortes de Sambara. Vous avez renversé par votre vigueur incomparable les cent, les mille guerriers de l’Asoura Vartchin[1].

5. Ô Indra et Vichnou, (dieux) grands, forts, étendus, cette prière est faite pour accroître votre gloire. Je vous ai célébrés dans les sacrifices ; augmentez l’opulence de nos maisons.

6. Ma bouche te présente cette offrande (de louange), ô Vichnou, (dieu) rayonnant. Accueille mon holocauste. Que mes hymnes, que mes chants ajoutent à ta grandeur. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XX.
À Vichnou, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Le mortel qui désire les bienfaits de l’illustre Vichnou, s’il le sert, doit compter sur sa munificence. Que ce (dieu), ami des hommes, soit honoré par la piété.

2. Ô Vichnou, ô toi qui exauces nos vœux, montre-nous cette bonté qui s’étend sur tous les êtres, cette bienveillance que rien ne peut distraire. Comble-nous de tes dons ; envoie-nous des chevaux ; accorde-nous les biens les plus beaux.

3. Ce dieu a, dans sa grandeur, mesuré en trois pas ce monde brillant de cent rayons. Que Vichnou soit célébré comme le plus rapide des êtres ; mais sa gloire est aussi dans sa brillante solidité.

4. Vichnou a parcouru cette terre, avec le désir de la donner pour demeure à Manou. Les sages et les peuples (dévoués à ce dieu, jouissent d’un bonheur) assuré. Il leur a fait une large habilitation, une belle existence.

5. Rayonnant (Vichnou), je chante ta gloire aujourd’hui, moi qui suis maître dans la science sacrée. Faible, je célèbre un (dieu) fort, tel que toi, qui habites loin de notre monde.

6. Ô Vichnou, pourquoi quitter ta forme, sous laquelle tu t’es écrié : « Je suis Rayonnant[2] ? » Ne nous cache pas cette beauté que nous avons admirée, quand tu es venu parmi nous.

7. Ma bouche te présente cette offrande (de louange), ô Vichnou, (dieu) rayonnant. Accueille mon holocauste. Que mes hymnes, que mes chants ajoutent à ta grandeur. Et vous, secondez nous toujours de vos bénédictions.





LECTURE SEPTIÈME.
HYMNE I.
À Pardjanya, par Vasichtha, ou Coumara, fils d’Agni.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Prononce les trois mots, dont le premier est djyotis[3] et qui servent à traire le lait de la mamelle (céleste). Que (Pardjanya) produise son veau, qui fait pousser les plantes. À peine né, ce taureau (divin) mugit avec force.

2. Ce dieu fait croître les plantes, et (produit) les Ondes ; il est le maître de la nature entière. Qu’il nous donne les biens qui découlent des trois (mondes), et cette lumière bienfaisante qui a ses trois stations.

3. Il est une autre vache (que la vache céleste) ; (Pardjanya) la féconde également, et y produit d’autres fruits désirés. Cette mère (terrestre) reçoit le lait que lui envoie le père (céleste), (lait) qui profite et au père lui-même et aux enfants.

4. En lui sont tous les mondes, et les trois atmosphères ; en lui coulent les ondes sorties d’une triple source ; pour lui, (pour ce dieu) digne de nos louanges, s’épuisent les trois vases remplis du miel (sacré)[4].

5. Que le brillant Pardjanya accueille notre hymne ; que (cet hymne) pénètre au fond de son cœur. Puissions-nous obtenir des pluies fortunées !

  1. Voy. sect. II, lect. vi, hymn. vi, st. 6 ; sect. III, lect. vi, hym. xii, st. 15, et sect. IV, lect. vii, hymn. xix, stance 21.
  2. L’épithète de Vichnou est ici sipivichta. Il prit, dit-on, cette forme brillante pour secourir Vasichtha dans un combat. Fable bien inutile, pour expliquer ce vers.
  3. Le commentateur croit qu’il est ici question des trois Vèdes. Cette opinion est de toute manière inadmissible. Je pense qu’il faut se reporter à la note 3, page 60, col. 2, dans laquelle trois mots sont cités, comme désignant les sacrifices des Tricadrous. Ce sont probablement les trois mots qui commencent les prières faites à cette époque, et précisément djyotis est le premier de ces mots.
  4. Pardjanya est le nuage ; son veau, c’est la pluie. Lui-même est un taureau mugissant ; sa voix, c’est le tonnerre.