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[Lect. II.]
INDE. — POÉSIE LYRIQUE.

plus tourmentés qu’ils sont plus solides : ils confondent le Ciel et la Terre. Les airs frémissent, quand vous venez brillants et couverts d’armes éclatantes.

5. Sur votre route les montagnes, les arbres, les corps les plus fermes gémissent. La terre tremble sous vos pas.

6. Ô Marouts, effrayé de votre force, le Ciel semble s’enfoncer dans l’espace, dès qu’il voit, ô héros aux bras vigoureux, briller les ornements de vos corps.

7. Ces héros ont remarqué nos offrandes, et, sous la forme de la pluie, (ils arrivent) riches, forts, éclatants.

8. Sur le char d’or qui les transporte, la voix (des Marouts) répond à la prière des enfants de Sobhari. Nés de la vache (céleste), que ces grands et nobles (combattants viennent) jouir de nos libations et de nos hommages.

9. Ô vous dont le soma est le plus bel ornement, présentez vos holocaustes à la généreuse troupe des Marouts, qui va (répandant) une pluie abondante.

10. Ô vaillants Marouts, tels que des oiseaux rapides attirés par l’holocauste, venez à notre sacrifice sur votre char, dont les chevaux, dont la forme et l’essieu sont d’une essence féconde.

11. Ils ont tous la même parure. L’or étincelle sur tout leur corps, et dans leurs mains brillent les cimeterres.

12. Aussi terribles que généreux, rien ne résiste à la force de leurs bras, à la vigueur de leurs corps. Leurs arcs sont solides ; les armes remplissent leurs chars. De riches parures couvrent tous leurs membres.

13. Leur puissance est aussi étendue que la mer. Elle éclate sans cesse d’une manière incomparable pour notre bonheur. La force qu’ils tiennent de leur père est comme la nourriture (qui nous soutient).

14. Honore les Marouts ; célèbre-les. En maîtres souverains ils agitent (le monde) : ils favorisent leur serviteur, calculant sur sa piété la grandeur de leurs présents.

15. Ô Marouts, un pareil (serviteur) fut, dans les anciens jours, heureux sous votre protection. Qu’il en soit de même encore (aujourd’hui).

16. Ô (Dieux vaillants) qui agitez le monde, qu’il obtienne vos faveurs pour prix de ses offrandes et de ses présents, celui dont vous fréquentez les sacrifices et acceptez les holocaustes.

17. Si les jeunes fils de Roudra, de ce (dieu) sage qui donne la vie[1], accourent du haut des airs (à notre sacrifice), nos vœux sont accomplis.

18. Ô Marouts toujours jeunes, accueillez avec un cœur généreux des serviteurs tels que nous, qui honorent et révèrent (des dieux) comme vous, bienveillants et prodigues de leurs dons.

19. Ô Sobhari, chante dans un hymne nouveau ces (dieux) jeunes, bienfaisants et purs. Presse-les comme (le laboureur) presse ses bœufs.

20. Honore par la prière les Marouts généreux, beaux, glorieux, vainqueurs dans tous les combats, et dignes d’être invoqués, comme on invoque le secours d’un lutteur (vigoureux).

21. Animés d’un même esprit, appartenant à la même famille, tels que les vaches (célestes) avec lesquelles ils sont liés d’origine, les Marouts effleurent les régions de l’air.

22. Ô Marouts, qui vous balancez (dans l’air comme) les danseurs, la poitrine couverte d’or, le mortel réclame votre fraternité. Venez à nous, car vous êtes des parents fidèles.

23. Ô bienfaisants Marouts, apportez-nous le remède qui vous appartient. Vous êtes des amis prompts et empressés.

24. Ô (Dieux) fortunés et chéris, accordez-nous ces heureux secours par lesquels vous conservez la mer, vous exterminez (nos ennemis), vous avez donné de l’eau (à Gotama)[2].

25. Ô Marouts, qui venez vous asseoir sur notre gazon, apportez-nous le remède qui existe dans le Sindhou, dans l’Asiknî[3], dans les mers, sur les montagnes.

26. Vous qui connaissez tout, apportez le (remède) qui convient à nos corps ; daignez nous l’accorder. Ô Marouts, donnez la guérison au malade, et faites que son mal se change en bien.





LECTURE DEUXIÈME.
HYMNE I.
À Indra, par Sobhari.
(Mètres : Cacoubh et Vrihatî.)

1. (Dieu) magnifique et toujours nouveau, nous te présentons nos offrandes, et nous demandons

  1. Asoura.
  2. Voy. pages 114 et 293.
  3. Nous axons déjà vu ce mot, qui semble devoir être un synonyme de la Libation de soma. Voyez page 241, col. 1, note 2.