Page:Langlois - Rig Véda.djvu/425

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
[Lect. II.]
417
RIG-VÉDA. — SECTION SIXIÈME.

12. Ô maître des offrandes, donne-nous la richesse et une forte famille. Au milieu des combats sauve nos enfants et nos petits-enfants.

13. Quand Agni, maître des nations, aiguise ses rayons, entouré de la race de Manou, il est heureux, et il repousse tous les Rakchasas.

14. Ô Agni, héros et maître des nations, écoute mon hymne nouveau, et brûle de tes rayons les Rakchasas aux formes magiques.

15. Le mortel qui honore Agni par le don de l’holocauste n’a jamais rencontré d’ennemi capable de l’abattre par sa puissance magique.

16. Ô possesseur de la richesse, le Richi Vyaswa[1] a su te plaire par ses présents. Nous aussi, nous allumons tes feux pour obtenir la fortune.

17. Ousanas, fils de Cavi, ô (Dieu) possesseur de tous les biens, t’a établi pour être prêtre et sacrificateur en faveur de Manou.

18. Tous les Dévas, dans les plaisirs du sacrifice, t’ont pris pour messager. Ô Dieu, reçois nos premiers hommages.

19. Que le mortel choisisse pour son héraut ce (dieu) immortel, pur et magnifique, qui marque sa voie par une trace noire.

20. Nous invoquons, au milieu du peuple, l’immortel, l’antique, le vénérable Agni, qui brille d’un pur éclat et fait en son honneur lever la Cuiller (sacrée).

21. Le mortel qui l’invoque en lui présentant l’holocauste acquiert une gloire florissante, une famille vigoureuse.

22. La Cuiller (sacrée), au milieu des adorations et des holocaustes, se présente d’abord avec respect devant Agni, possesseur de tous les biens.

23. Avec ces nobles et saintes Prières honorons, comme le faisait Vyaswa, Agni aux flammes purifiantes.

24. Ô Richi, fils de Vyaswa, suivant l’exemple de Sthoûrayoûpa[2], chante le grand Agni qui siége au foyer domestique.

25. Les sages célèbrent et appellent à leur secours l’antique Agni, l’hôte des enfants de Manou, le fils du bûcher.

26. Devant tous ces seigneurs assemblés, devant les holocaustes des enfants de Manou, ô Agni, place-toi sur le gazon, et reçois nos adorations.

27. Donne-nous tous les biens ; donne-nous les richesses désirables ; (donne-nous) une famille forte et glorieuse.

28. Ô Agni, (dieu) fort et toujours jeune, comble de tes présents Souchâman, (fils de) Varou, et sa nombreuse famille[3].

29. Tu es un bienfaiteur généreux. Ouvre-nous, ô Agni, les sources d’une grande opulence. Accorde-nous des vaches fécondes.

30. Ô Agni, tu es rempli de gloire. Amène-nous Mitra et Varouna, rois justes et doués d’une force brillante.


HYMNE IV.
À Indra, par Viswamanas.
(Mètres : Ouchnih et Anouchtoubh.)

1. Amis, adressons nos hommages à Indra qui porte la foudre. En votre nom je chante le plus grand, le plus courageux des héros.

2. Le vainqueur de Vritra est fameux pour la force qu’il a déployée dans ce combat. (Noble) héros, tu combles de tes dons les riches qui t’honorent.

3. Loué par nous, apporte-nous l’opulence la plus variée. Ô (Dieu) traîné par deux chevaux azurés, tu es notre riche bienfaiteur dans la pauvreté.

4. Ô Indra, mets un terme à la pauvreté du peuple que tu favorises. (Dieu) vainqueur, loué par nous, prends ta foudre et envoie-nous des trésors.

5. Tes ennemis ne peuvent enchaîner ni ta main gauche, ni ta main droite. Ô (Dieu) traîné par deux chevaux azurés, tes adversaires ne sauraient enlever ta richesse.

6. Ô (Dieu) armé de la foudre, ma prière va vers toi comme les vaches (vont) au pâturage. Remplis l’espoir et les vœux de ton chantre.

7. Ô vainqueur de Vritra, chef terrible, soutien solide, viens à la voix de Viswamanas, assister à notre sacrifice.

8. Ô héros, vainqueur de Vritra, ô toi que le monde implore, puissions-nous te connaître aux trésors nouveaux, aux richesses désirables que tu répands.

  1. C’est le père du poëte Viswamanas.
  2. Le commentaire dit que c’est le nom d’un Richi. La phrase pourrait contenir une comparaison : Agni pareil à un poteau solide.
  3. Ce sens n’est pas donné par le commentaire, qui voit dans le mot Varou une épithète d’Agni, et dans Souchâman un adjectif signifiant doué de beaux chants. Cependant, par la suite, il fait de Varou et de Souchâman deux personnages ; et j’ai cru être obligé de chercher pour le vers présent un sens qui ne fût pas contradictoire avec ce que nous trouverons plus loin.