Page:Langlois - Rig Véda.djvu/458

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
450
[Lect. VI.]
INDE. — POÉSIE LYRIQUE.

4. Tu ne peux pas avoir d’ennemi. Viens (à la voix de) nos hymnes. Nous t’appelons dans ces lieux, qui brillent à l’égal du ciel.

5. Ô Indra, ce soma a été pris dans nos mortiers et mêlé avec le lait de la vache. Enivre-toi, et daigne nous entendre.

6. Ô Indra, écoute mon invocation. Jouis du plaisir que te cause ce breuvage, que tempère le lait de la vache.

7. Ô Indra, bois de ce soma que te versent nos larges coupes. Tu es le maître de ce (breuvage).

8. Bois de ce soma qui est dans nos coupes, comme la lune au milieu des ondes. Tu es le maître de ce breuvage.

9. Bois de ce fortuné (soma) que t’a apporté dans sa serre l’épervier (poétique)[1] en traversant les airs. Tu es le maître de ce (breuvage).


HYMNE II.
Aux Viswadévas, par Cousida, fils de Canwa.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. Nous demandons le secours et la haute protection des dieux bienfaisants.

2. Que Varouna, Mitra, Aryaman, sages auteurs de tout bien, deviennent nos compagnons.

3. Ministres de justice, faites-nous traverser les maux (de la vie) comme sur un vaisseau (on traverse) les flots.

4. Ô Aryaman, ô Varouna, que le bonheur nous accompagne. Nous demandons un bonheur digne d’envie.

5. Ô Adityas, (dieux) sages et vainqueurs, vous êtes les maîtres du bonheur, et les ennemis du péché.

6. Ô Dieux bienfaisants, qui suspendez votre course pour visiter nos habitations, nous attendons l’accroissement de notre fortune.

7. Ô Indra, ô Vichnou, ô Marouts, ô Aswins, venez en faveur de vos parents.

8. (Ô Dieux) bienfaisants, nous sommes doublement frères ; la même mère nous a portés dans son sein.

9. Ô (Dieux) bienfaisants, dont Indra est le chef, vous brillez des feux (du sacrifice). C’est pour cela que je vous invoque.


HYMNE III.
À Agni, par Ousanas, fils de Cavi.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. En votre nom je chante Agni, le plus aimable des hôtes, le plus cher des amis. (Il est pour nous) tel qu’un char rempli d’offrandes.

2. Il est sage, il est éclairé ; et les Dévas l’ont doublement installé chez les mortels[2].

3. Ô (Dieu) toujours jeune, conserve les hommes qui te servent ; écoute nos prières, et garde nos enfants.

4. Ô divin Agni, ô Angiras, enfant de l’Offrande, par quelle louange (charmerai-je) tes magnanimes esprits ?

5. Ô enfant de la Force, par quel sacrifice, par quel hommage devons-nous t’honorer ? Quelle invocation dois-je t’adresser ?

6. Fais que nos prières nous assurent de belles demeures, pourvues d’une opulente abondance.

7. Ô maître de la maison, quel est celui dont tu préfères les nombreuses supplications, toi qu’on implore pour obtenir des vaches fécondes ?

8. Que (les mortels) honorent un (dieu) puissant, qui marche le premier dans les batailles, qui est fort au sein de nos maisons.

9. Ô Agni, (ton serviteur) vit, et croît heureusement sous ta protection, entouré d’une vaillante race ; personne ne peut le détruire, il est la perte (des autres).


HYMNE IV.
Aux Aswins, par Crichna, fils d’Angiras.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. Ô Véridiques Aswins, je vous invoque ; venez boire ce doux soma.

2. Écoutez mon hymne et mon invocation. (Venez) boire mon doux soma.

3. Ô Aswins, trésor d’abondance, Crichna vous invoque. (Venez) boire mon doux soma.

4. Ô vaillants héros, écoutez l’invocation de Crichna, qui vous célèbre par ses chants. (Venez) boire mon doux soma.

5. Ô vaillants héros, donnez au sage qui vous chante une maison invincible. (Venez) boire mon doux soma.

6. Ô Aswins, accourez dans la maison du ser-

  1. Nous avons déjà vu que cet épervier était la Gâyatrî ainsi personnifiée.
  2. L’auteur fait ici allusion aux deux feux gârhapatya et ahavanîya ; ou bien il veut insinuer qu’établi sur la terre, il existe également au ciel.