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[Lect. V.]
INDE. — POÉSIE LYRIQUE.

part à nos offrandes. Ô Soma, accours le premier, et pour les dieux remplis le Samoudra de ta liqueur enivrante.

24. Ô sage et brillant Soma, viens soutenir les mondes et terrestre et céleste ; les sages, par leurs prières et leurs œuvres, précipitent ta course.

25. Ces pures Libations versent leur onde dans le vase qui la purifie. Unies aux Marouts, chères à Indra, apportant le bonheur, elles accourent à nos prières et à nos offrandes.

26. Indou, lancé par les prêtres, se revêt des ondes et entre dans le trésor (des libations). Il est le père de la lumière, et, pour se donner une forme, il s’unit au (lait) des vaches, et se laisse charmer par les louanges.


HYMNE VIII.
À Soma, par Goriviti, fille de Sakti, Sakti, fils de Vasichtha, Ourou, fils d’Angiras, Ridjiswan, fils de Bharadwadja, Ourdhwasaptri, fils d’Angiras, Critayasas, fils d’Angiras et le radjarchi Rinantchaya.
(Mètres : Cacoubh, Vrihatî et Gâyatrî.)

1. Coule en l’honneur d’Indra, ô Soma aussi doux que le miel, ô (Dieu) plein de puissance et d’ivresse, ô (Dieu) plein de splendeur et d’ivresse !

2. Dès que le généreux (Indra) a bu de ton breuvage qui donne le bonheur ; il s’agite comme un taureau puissant ; et ce maître prudent accourt à nos offrandes, de même que le coursier s’élance au combat.

3. Ô (Dieu) pur et brillant, tu (connais) les naissances divines, et ta voix appelle les dieux à l’immortalité.

4. C’est avec Soma que le Navagwa[1] Dadhyantch[2] a ouvert (les portes du ciel), que les sages ont obtenu les Vaches (divines)[3], que, pour le bonheur des dieux, ils ont formé le doux aliment de l’ambroisie (sacrée).

5. Source féconde de félicité, Soma, tel qu’un flot abondant, vient en se jouant s’épancher sur le filtre de laine.

6. Ô (Dieu) vainqueur, tu as avec force retiré du sein de leur caverne (ténébreuse) les génisses qui amènent les eaux. Tu as ouvert pour nous un pâturage où abondent les vaches et les chevaux. Tel qu’un (guerrier) couvert d’une cuirasse, abats (nos ennemis).

7. Lancez donc comme un coursier, répandez le flot de ce (dieu) renommé, qui court avec les ondes, se précipite en torrents, s’écoule en ruisseaux, et remplit les (coupes) de bois.

8. (Répandez ce maître) généreux et cher à la race divine, qui a mille courants d’un lait abondant, ce dieu roi qui, né de Rita, augmente avec Rita la grandeur du sacrifice.

9. Ô Dieu, ami des dieux et maître de l’offrande, apporte-nous la force et l’abondance. Envoie-nous les trésors du ciel.

10. Ô (Dieu) fort, qui gouvernes et sembles porter les peuples, coule avec bruit sous le pressoir. Fais tomber du ciel des pluies fécondes. Exauce les prières du (serviteur) qui te demande les Vaches (divines).

11. Les (prêtres) ont fait descendre du ciel ce (dieu) généreux qui a mille torrents, qui donne une (douce) ivresse, qui apporte tous les biens.

12. Le (dieu) immortel et libéral est né ; il enfante la lumière et dissipe les ténèbres. Célébré par les sages, il se donne une forme qui se compose d’une triple essence.

13. Il coule, ce Soma qui nous apporte la richesse, la fortune, l’abondance, la magnificence des demeures.

14. C’est la boisson de Soma que prennent Indra, les Marouts, Aryaman, Bhaga ; qui nous procure la protection de Mitra et Varouna, et les secours puissants d’Indra.

15. Ô Soma, deviens le breuvage d’Indra ; et, lancé par les prêtres, coule, (ô Dieu) rempli de la douceur du miel, (Dieu) pourvu de belles armes et suivi du plaisir.

16. Indra est capable de te contenir : pénètre dans son cœur, comme les fleuves dans la mer. Tu plais à Mitra, à Varouna, à Vâyou ; tu es le soutien du Ciel.


HYMNE IX.
À Soma. — Richis : les Agnis[4], enfants d’Iswara.
(Mètres : Cacoubh, Vrihatî et Gâyatrî.)

1. Ô Soma, coule avec douceur pour Indra, Mitra, Poûchan, Bhaga.

  1. Voy. page 80, col. 1, note 6.
  2. Voy. p. 92, col. 1, note 1.
  3. Voy. page 44, col. 1, note 7.
  4. Il a déjà été remarqué que les Richis, auxquels on attribuait les hymnes, portaient plutôt des noms symboliques que des noms réels ; que c’étaient plutôt des êtres imaginaires représentant les Rites, que des personnages historiques. Voy. page 272, col. 1, note 1. Cette observation a pu avoir plusieurs fois son application, sans que j’aie cru devoir le faire remarquer : elle est ici trop frappante, pour que je néglige d’en parler.