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[Lect. I.]
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RIG-VÉDA. — SECTION HUITIÈME.
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midi ! qu’Indra, notre ami, envoie la richesse à ses amis du côté de l’orient et par la région mitoyenne !


HYMNE XIII.
À Indra, par Vatsapri, fils de Bhalandana.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Agni, (surnommé) Djatavédas, est né une première fois dans le ciel ; une seconde fois, dans (l’air) qui nous environne ; une troisième, au milieu des ondes, d’où il enchante les mortels. (L’homme) pieux allume ses feux perpétuels, et le chante.

2. Ô Agni, nous savons que tu es triple[1], et placé en trois demeures. Nous savons aussi que tu habites en beaucoup de lieux. Nous n’ignorons pas que ton plus beau titre de gloire existe sur ce foyer, et que c’est ici la source d’où tu pars.

3. Au sein de l’océan (aérien) tu (t’es étendu). Au milieu des ondes (sacrées), tu brilles à la mamelle même de la (Vache) lumineuse, ô Agni, ô toi qui surveilles et enchantes les mortels. Les grands (Richis) t’ont donné encore une grande habitation dans un troisième monde, dans le voisinage des ondes (célestes).

4. Agni a fait entendre sa voix, qui est celle du tonnerre. Sa langue touche et lèche le ciel et la terre ; il enveloppe la ramée. À peine né, à peine allumé, il sépare ce ciel et cette terre, et brille au milieu d’eux.

5. Père de la richesse, gardien de l’opulence, roi magnifique, enfant de la Force, dépositaire de nos prières, il conserve les trésors de Soma ; il s’allume et resplendit devant l’Aurore.

6. Étendard du monde entier, à peine sorti du sein (de sa mère), il a rempli la Terre et le Ciel. Il s’est élancé pour fendre la caverne (ténébreuse), et les cinq espèces d’êtres ont honoré Agni.

7. Prêtre éclairé, hôte purifiant, l’immortel Agni est placé au milieu des mortels. Il lance sa fumée étincelante, qu’il porte jusqu’au ciel entremêlée de lueurs rougeâtres.

8. Agni étend de tous côtés ses rayons d’or ; il s’avance victorieusement, et brille à nos regards de mille beautés. Le Ciel l’a engendré de sa semence (divine), et l’offrande lui donne une vie immortelle.

9. Ô Agni, toujours jeune, (dieu) aux lueurs fortunées, un serviteur pieux t’a présenté aujourd’hui l’oblation de beurre. Accrois ses richesses et sa prospérité.

10. Ô Agni, qu’il reçoive le prix de ses brillants sacrifices, de ses hymnes nombreux. Qu’il soit aimé de Soûrya, qu’il soit aimé d’Agni. Qu’il soit heureux dans son fils et dans sa race future.

11. Ô Agni, tes serviteurs, dans leurs sacrifices de chaque jour, t’ont présenté les offrandes les plus précieuses. Ils te demandent la richesse ; qu’ils s’ouvrent un pâturage couvert de vaches.

12. L’adorable Agni, le sage Vêswânara, le gardien du soma, a été célébré par les Richis. J’invoque le Ciel et la Terre toujours bienfaisants : au milieu de votre (sainte) ivresse, donnez-nous des richesses qu’accompagne la force des héros.





SECTION HUITIÈME.
LECTURE PREMIÈRE.
HYMNE I.
À Agni, par Bandana.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Il est né, le grand sacrificateur, l’habitant des airs, l’hôte des hommes ; il siége dans le voisinage des Ondes. Il soutient tout, et il est soutenu (par le foyer). Qu’il t’apporte, à toi son serviteur, la richesse et l’abondance. Qu’il garde ta famille.

2. Ses serviteurs l’ont suivi à la trace au milieu des Ondes, comme (on suit) la brebis perdue. Les sages Bhrigous, animés d’un saint désir, par la vertu de leurs pieuses pratiques, l’ont découvert au sein du (foyer) mystérieux.

3. Trita[2], fils de Vibhoûvasou, l’a aussi cherché ; il l’a trouvé sur la tête de la (Vache) immortelle[3]. L’auteur de toute félicité est né dans nos demeures ; encore jeune, il est déjà la source de la lumière.

4. Les prêtres, par leurs saintes pratiques, ont

  1. C’est toujours la triple distinction d’Agni, Ahavanîya dans le foyer, Védyouta dans les nuages, Soûrya dans le ciel.
  2. Trita est la libation des trois Savanas. Vibhoûvasou doit être un nom du sacrifice.
  3. Cette Vache, qui est la flamme du foyer, est appelée Aghnyâ (non lœdenda).