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[Lect. VIII.]
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RIG-VÉDA. — SECTION HUITIÈME.

2. Ton éclat est pur et purifiant, plein et ardent. Tu t’étends sur le corps de tes deux grands parents ; tu remplis le Ciel et la Terre.

3. Enfant de la Force, possesseur de tous les biens, au milieu de nos œuvres (saintes), réjouis-toi de nos hommages. (Les prêtres) t’ont prodigué les offrandes les plus variées, les plus agréables, les plus flatteuses.

4. Règne, ô immortel Agni, et augmente notre race et nos richesses. Tu développes tes formes magnifiques ; tu montres ta puissante bienfaisance.

5. (Nous célébrons) un (Dieu) sage qui orne le sacrifice et est le maître de l’opulence. Tu possèdes et tu donnes la fortune, l’abondance, la richesse, la magnificence.

6. Pour leur bonheur, les hommes ont établi (dans leur demeure) le juste, le grand, le superbe Agni. Ô Dieu qui prêtes l’oreille à nos prières, la voix des enfants de Manou invoque ta vaste protection.


HYMNE XXII.
Aux Viswadévas. — Richi : Agni.
(Mètre : Anouchtoubh.)

1. Ô Agni, viens nous faire entendre ta voix. Sois bon pour nous. Sois généreux, ô maître du peuple ! Tu es pour nous un bienfaiteur.

2. Qu’Aryaman, Bhaga, Vrihaspati soient magnifiques envers nous. Que les Dieux, que la divine Soûnritâ[1] nous donne la richesse.

3. Nos chants appellent à notre secours le royal Soma, Agni, les Adityas, Vichnou, le Soleil, Brahman, Vrihaspati.

4. Nous invoquons Vrihaspati avec Indra et Vâyou, tous deux également adorables. Que toute la race (divine) s’accorde pour nous secourir.

5. (Ô Agni), excite à la bienfaisance Aryaman, Vrihaspati, Indra, le Vent, Vichnou, Saraswatî, le robuste Savitri.

6. Ô Agni, que les feux augmentent la grandeur de nos rites et de notre sacrifice. Pour prix de notre piété, excite (les Dieux) à la générosité.


HYMNE XXIII.
À Agni, par Sarnga.
(Mètres : Djagatî, Trichtoubh et Anouchtoubh.)

1. Ô Agni, enfant de la Force, ton chantre est tout à toi ; il n’a point d’autre refuge. Tu nous offres une heureuse et triple[2] protection. Éloigne de nous le flambeau qui brûle.

2. Tu désires nos libations, ô Agni. Et, en effet, ta naissance est illustre ; tel qu’un témoin (brillant), tu ornes tous les mondes. Nos prières s’empressent pour t’honorer. Elles vont devant (nous), de même que le pasteur devant son troupeau.

3. Quand tu t’élances en haut et en bas, tu dévores tout autour de toi, comme un corps d’avant garde. Lorsque le vent pousse ta flamme, tu tonds la terre, comme le barbier rase la barbe.

4. Voyez les rangs de son armée ; voyez ces chars innombrables, qui marchent tous ensemble. Ô Agni, tu étends tes bras, et serpentes sur la terre.

5. Ô Agni, que tes rayons, que ta flamme, que tes ardeurs s’élancent en bondissant. Fais entendre ton souffle ; grandis et courbe tes feux. Tous les Vasous sont aujourd’hui autour de toi.

6. Mais voici les Ondes qui s’avancent ; voici le Samoudra[3] qui déborde. Prends une autre route, et suis le chemin que tu voudras.

7. Qu’à ton approche, que sur ton passage se lèvent les doûrvâs[4] fleuris. Que le lit du Samoudra devienne un lac rempli de lotus.





LECTURE HUITIÈME.
HYMNE I.
Aux Aswins. — Richi[5] : Atri, fils de Sankhya.
(Mètre : Anouchtoubh.)

1. Atri[6] était fatigué par le sacrifice ; comme à un cheval de course, vous lui avez donné une nouvelle vigueur. Vous avez (rajeuni) Cakchîvân[7], comme on répare un vieux char.

2. Tel qu’un coursier rapide que des (bras) vigoureux avaient retenu, lancez le jeune[8] Atri à travers les airs. Qu’il soit comme un nœud solide que vous déliez.

  1. Nom de Saraswatî.
  2. Agni est triple, et sa protection s’étend au ciel, dans l’air et sur la terre.
  3. Ce mot signifie mer ; mais ici c’est la mer ou le vase des libations.
  4. Voy. page 596, col. 1, note 3.
  5. Les auteurs de presque tous les hymnes de cette lecture sont supposés. Ce sont des Richis imaginaires.
  6. Atri est une forme d’Agni. Voyez son aventure, page 13, col. 1 ; page 109, col. 2 ; p. 115, col. 2 et alibi.
  7. Voy. page 50, col. 1 ; page 73, col. 2 et alibi.
  8. C’est le feu nouveau.