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[Lect. VIII.]
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RIG-VÉDA. — SECTION HUITIÈME.

6. (Aranyânî) exhale le parfum de l’Andjana[1] ; elle est riche en mets savoureux ; elle ne connaît point le soc du laboureur ; elle est la mère des animaux sauvages. J’ai chanté Aranyânî.


HYMNE V.
À Indra, par Souvédas, fils de Siricha.
(Mètres : Trichtoubh et Djagatî.)

1. Je te salue avant tous, ô (Dieu) qui portes la foudre, (Dieu) terrible en ta colère. Tu as donné la mort à Vritra, et accompli une œuvre héroïque. Le Ciel et la Terre te sont soumis ; les plaines de l’air tremblent devant toi.

2. Tu voulais nous donner l’abondance ; et la sainte magie a triomphé du magicien Vritra. Les sages t’honorent pour la conquête des Vaches (célestes) ; ils t’environnent d’holocaustes et de sacrifices.

3. Ô Maghavan, qu’invoquent tous les hommes, viens au milieu de ces pères de famille qui, comblés de tes dons, te témoignent leur reconnaissance. Ils chantent un (Dieu) fort, auquel ils demandent le salut de leurs enfants, de leurs petits-enfants, de leurs amis, les fruits de leur sacrifice, une honorable opulence.

4. Celui qui connaît ton pouvoir a désiré s’enivrer à la source féconde de ta richesse. Ô Maghavan, pour prix de tes bienfaits, il t’apporte, avec les prêtres des holocaustes, des offrandes, des présents.

5. Chanté par nous, ô Maghavan, fais éclater ta grandeur et ta force ; donne-nous la fortune. Aussi grand magicien que Mitra et Varouna, fais-nous part de tes largesses et de ton abondance.


HYMNE VI.
À Indra, par Prithi, fils de Véna.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Ô vigoureux Indra, nous te chantons, en te présentant les libations et les mets du sacrifice. Apporte-nous les biens que tu préfères ; et qu’avec nos enfants nous jouissions de ta protection.

2. Tu es grand, ô vaillant Indra. À peine né, tu avais déjà, avec le Soleil, vaincu la race des Dasyous. Nous apportons, nous faisons couler en ton honneur ces flots de Soma mystérieusement caché au sein des Ondes.

3. Maître sage et prudent, viens à notre voix. Tu aimes la prière des Richis. Nous voulons être tes serviteurs, et te plaire par nos libations. Ô (Dieu) porté sur un char (brillant), accepte ces offrandes.

4. J’ai célébré en ton honneur ce sacrifice, ô Indra, le plus noble des héros ; donne la puissance à tes amis. Fais éclater tes œuvres en faveur de ceux que tu chéris. Sauve ceux qui te chantent et t’offrent l’holocauste.

5. Ô vaillant Indra, écoute l’invocation de Prithi, l’enfant de Véna. Il t’honore par ses hymnes. Il verse pour toi des flots de ghrita. Les accents de sa voix roulent comme une onde impétueuse.


HYMNE VII.
À Savitri, par Artchata, fils d’Hiranyastoupa.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Savitri a par sa puissance affermi la terre ; il a au milieu de l’espace consolidé le ciel. Il a lancé l’air comme un cheval impétueux, et enchaîné dans son lit l’océan (céleste).

2. Au sein de cet océan affermi, Savitri voulut que l’enfant des Ondes[2] répandît ses eaux. Par lui se leva le monde, supérieur et inférieur ; par lui s’étendirent le ciel et la terre.

3. Ensuite, au milieu de tout ce monde immortel, apparut un autre être adorable, le fils ailé et antique de Savitri, Garouda[3], soumis aux ordres de son (père).

4. Avec le même empressement que les génisses se rendent au hameau, que les cavales s’élancent au combat, que la vache, excellente mère, arrive près de son nourrisson, que le mari accourt vers sa femme, que Savitri, soutien (du monde) et bienfaiteur opulent, vienne aussi du ciel vers nous.

5. Ô Savitri, comme faisait l’Angiras Hiranyastoûpa, je t’honore par ces offrandes. Je t’adore et t’appelle à mon secours. Je m’éveille pour toi, comme (les sacrificateurs) pour la plante du soma.

  1. L’Andjana est un collyre, dans lequel il doit y avoir du sandal.
  2. C’est évidemment le Nuage. Le commentaire dit que c’est Agni Vêdyouta.
  3. Il s’agit de l’astre du soleil. Le commentaire pense que ce passage se rapporte à Soma.