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[Lect. VIII.]
INDE. — POÉSIE LYRIQUE.
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Soûrya ! Que nous puissions contempler nos semblables !


HYMNE XVII.
À Satchî[1]. — Richi : Satchî, fille de Pouloman.
(Mètre : Anouchtoubh.)

1. (Satchî parle.) Le soleil a paru, (et avec lui cet Indra) qui est mon bonheur. Je triomphe ; ma crainte a cessé, je retrouve mon époux.

2. Je règne, je commande. Ma voix inspire la terreur. Je suis victorieuse : que mon époux reconnaisse ma force.

3. Mes enfants triomphent de leurs ennemis : ma fille brille d’un éclat merveilleux[2]. Je suis partout accompagnée de la victoire. Louange à mon époux !

4. Ô Dévas, c’est moi qui ai fait ce sacrifice d’où le grand et glorieux Indra a tiré toute sa force. Je suis sans rivale.

5. Oui, je suis sans rivale ; je n’ai plus d’ennemie. Je triomphe, effaçant l’éclat éphémère et la passagère richesse de celles qui voulaient m’éclipser.

6. Que mes rivales cèdent à ma supériorité ; que je brille sans partage aux yeux du héros (mon époux), et de ce peuple !


HYMNE XVIII.
À Indra, par Pourana, enfant de Viswamitra.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Bois de cette liqueur généreuse. Amène en ces lieux tes rapides coursiers. Ô Indra, que d’autres sacrificateurs ne puissent te retenir ! C’est pour toi que sont versés ces breuvages.

2. Oui, c’est pour toi que nous les versons ; pour toi que nous en verserons (d’autres). Nos voix t’invoquent avec empressement. Indra, visite aujourd’hui notre sacrifice ; ô toi qui connais tout, bois notre soma.

3. Celui qui, jaloux de plaire à Indra, lui présente le soma d’un cœur soumis et dévoué, est sûr de trouver en lui un gardien fidèle de ses vaches. Il recueille les fruits de son sacrifice.

4. Maghavan est le protecteur avoué de celui qui avec une espèce de magnificence lui verse le soma. De son bras il le soutient, et, sans être sollicité, il va frapper les impies.

5. Nous venons vers toi ; nous t’invoquons pour obtenir des chevaux, des vaches, des aliments. Ô Indra, nous chantons ton heureuse bienveillance, nous implorons ta généreuse protection.


HYMNE XIX.
À Indra et Agni. Richi : — Yakchmanasana, fils de Pradjâpati.
(Mètres : Anouchtoubh et Trichtoubh.)

1. Par le fait de l’holocauste je te rends à la vie, et te délivre de la phthisie[3] et de toute incommodité ignorée. Si la déesse du Mal[4] a saisi cet (homme), ô Indra et Agni, daignez l’en délivrer.

2. Qu’il soit expirant ou même mort, qu’il soit sous la main du Trépas, je l’arrache à l’influence de Nirriti. Je lui donne de la vigueur pour cent automnes.

3. Par le fait de l’holocauste qui possède mille yeux, cent automnes, cent vies, je le conserve. Qu’Indra, pendant cent années, lui fasse traverser heureusement tous les maux.

4. Vis dans la prospérité cent automnes, cent hivers, cent printemps. Qu’Indra et Agni, Savitri, Vrihaspati, par le fait de holocauste qui renferme cent vies, nous le rendent pour cent ans.

5. Je t’ai conservé ; je t’ai retrouvé. Reviens, (homme) nouveau. Tes membres sont complets. Je t’ai rendu toute la vie, toute la clarté du jour.


HYMNE XX.
Pour la femme enceinte, par Kchodanaman, fils de Brahman.
(Mètre : Anouchtoubh.)

1. (Ô femme), qu’uni au sacrifice, Agni, l’ennemi des Rakchasas, tue celui qui, sous le funeste nom de flux de sang[5], siége dans ton ventre pour nuire à ton fruit.

2. Oui, qu’Agni, uni au sacrifice, tue le cruel Rakchasa, qui, sous le funeste nom de flux de

  1. Un nom de l’épouse d’Indra.
  2. Je suppose que les fils et la fille de Satchî, qui est l’œuvre du sacrifice, ou la prière, ce sont les rayons et la flamme du foyer.
  3. Appelée râdjayakchma.
  4. Divinité surnommée Grahi.
  5. Dournâman.