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[Lect. VIII.]
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RIG-VÉDA. — SECTION HUITIÈME.


HYMNE XXVIII.
À Soûrya. — Richi : Vibhrat, fils de Soûrya.
(Mètre : Djagatî.)

1. Que le (dieu) aux larges rayons[1] boive le miel de notre soma. Qu’il donne aux maîtres du sacrifice une vie heureuse. Fécondé par Vâyou, il déploie sa splendeur ; il éclaire (le monde), et fait fleurir tous les êtres.

2. Le (Dieu) aux larges rayons s’élève sous la voûte du ciel. Juste et grand, distributeur d’une riche abondance, il naît sous la forme d’un astre qui tue le funeste Vritra, et disperse les Dasyous et les redoutables Asouras.

3. Ce noble et large flambeau est le premier de tous. Il n’a point d’égal ; il donne tous les biens. Magnifique et resplendissant, Soûrya développe au loin à notre vue sa force et sa vigueur inébranlable.

4. Viens de tes rayons éclairer le monde lumineux du ciel. Par l’influence toute-puissante de ces rayons, tous les Dieux sont fortifiés ; tous les êtres sont relevés.


HYMNE XXIX.
À Indra, par Ida, fils de Bhrigou.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. Ô Indra, conserve ce char d’Ida qui te verse la libation. Entends l’invocation de celui qui te présente le soma.

2. Ô (Dieu) qui déchires (tes ennemis), tu es la tête du Sacrifice qui tremble (d’effroi). Viens dans la demeure de celui qui te présente le soma.

3. En faveur du fils d’Astraboudhna qui te chantait, tu as délivré ce mortel, fils de Véna.

4. Ô Indra, ramène devant nous ce Soûrya qui tombe à l’occident. Sauve le bien-aimé des Dieux.


HYMNE XXX.
À l’Aurore, par Samvarta, fils d’Angiras.
(Mètre : Virât Dwipadâ.)

1. Viens avec splendeur : les Vaches (célestes) ont versé sur ton char (le lait de) leurs mamelles.

2. (Attirée) par nos riches présents, arrive avec magnificence, et répands tes dons sur des (hommes) généreux.

3. Nous avons libéralement prodigué les offrandes. Nous avons étendu la trame du sacrifice.

4. L’Aurore disperse les ténèbres de sa sœur. Elle fait rouler son char sous d’heureux auspices.


HYMNE XXXI.
Sacre d’un roi, par Dhrouva, fils d’Angiras.
(Mètre : Anouchtoubh.)

1. Je t’ai amené au milieu (de nous). Sois ferme ; soutiens-toi sans trembler. Tout le peuple te désire. Que ta royauté ne chancelle pas !

2. Croîs en grandeur. Ne tombe point ; (sois) comme une montagne inébranlable. Tiens-toi aussi ferme qu’Indra. Affermis ta royauté.

3. Qu’Indra, par la vertu d’un ferme holocauste, le soutienne fermement. Que Soma, que Brahmanaspati lui soit favorable.

4. Le Ciel est ferme ; la Terre est ferme ; ces Montagnes sont fermes ; tout ce monde est ferme. Que le roi des nations soit aussi ferme.

5. Que le royal Varouna, que le divin Vrihaspati, qu’Indra et Agni soient le ferme soutien de ta royauté.

6. À un ferme holocauste, nous joignons la ferme libation de soma. Qu’Indra rende ton peuple fidèle à payer l’impôt.


HYMNE XXXII.
Vœux en faveur d’un roi, par Abhivartta, fils d’Angiras.
(Mètre : Anouchtoubh.)

1. (Les prêtres parlent.) Par la vertu de l’holocauste qui fait qu’Indra se tourne vers nous[2], ô Brahmanaspati, fais aussi que nous nous tournions du côté du trône.

2. Ô toi qui règnes sur nous, tourne-toi contre les ennemis qui nous attaquent. Tiens-toi ferme devant les combattants.

3. Que le divin Savitri, que Soma te soutiennent dans ta marche. Que tous les êtres se tournent vers toi à ton approche.

4. (Le roi parle.) Ô Dévas, j’offrirai l’holocauste qui a fait la grandeur et la puissance d’Indra. Que je devienne sans rival.

  1. Vibhrât.
  2. Ces trois premiers distiques renferment un jeu de mot, fondé sur l’expression abhivartta. J’ai tâché de le reproduire.