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[Lect. VIII.]
INDE. — POÉSIE LYRIOUE.

5. Que je sois sans rival ; que je triomphe de mes ennemis ; que je règne sans contestation. Que je brille parmi tous les êtres et parmi mon peuple.


HYMNE XXXIII.
Aux mortiers. — Richi : Ourdhwagravan, fils d’Ambouda.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. Ô Mortiers, que le divin Savitri vous rappelle à votre devoir. Mettez-vous à l’œuvre, et versez la libation.

2. Ô Mortiers, repoussez la misère aux mauvais conseils. Vaches (du sacrifice), donnez votre médicament.

3. Gloire à ces Mortiers sur leurs (bases) élevées ! Ils partagent la joie (du sacrifice), et donnent la force au généreux (Soma).

4. Ô Mortiers, que le divin Savitri vous rappelle à votre devoir. (Préparez) la libation pour le sacrificateur.


HYMNE XXXIV.
À Agni. — Richi : Sounou, fils de Ribhou.
(Mètres : Anouchtoubh et Gâyatrî.)

1. Que les enfants des Ribhous[1], soutiens du monde, repoussent leurs ennemis : qu’ils s’étendent sur la terre (du foyer), comme le veau s’étend près de sa mère.

2. Avec la divine Prière produisez le Dieu, possesseur de tous les biens. Qu’il porte successivement nos holocaustes.

3. Sacrificateur dévoué au service des Dieux, il est amené au sacrifice. Tel qu’un char brillant, entouré des (Dévas), il s’élance de lui-même.

4. Agni, par sa nourriture immortelle, est un Dieu sauveur. Plus fort que la force elle-même, il est fait pour être notre vie.


HYMNE XXXV.
L’Oiseau céleste. — Richi : Patanga, fils de Pradjâpati.
(Mètres : Djagatî et Trichtoubh.)

1. Les sages voient, par l’œil de l’intelligence, l’oiseau (céleste) enveloppé de la magie des Asouras. Au sein de l’océan (aérien) ils le distinguent, et leur âme éclairée reconnaît le siége de ses rayons.

2. L’oiseau, Gandharwa (céleste), emporte en son cœur la parole sainte qu’il répétait déjà dans son berceau, parole brillante et fortunée que les sages gardent dans le séjour de Rita.

3. J’ai vu le pasteur (du monde) d’abord incapable de marcher, puis traversant les airs, et enfin disparaissant. Par la même voie, mais suivant une direction nouvelle, il roule et roulera demain entre le ciel et la terre.


HYMNE XXXVI.
À Târkchya[2]. — Richi : Arichtanémi, fils de Târkchya.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Nous invoquons ici pour notre bonheur le vigoureux et rapide Târkchya, le héros (célébré sous le nom) d’Arichtanémi[3], qui, lancé par les Dévas, triomphe dans les combats et passe les chars les plus légers.

2. Nous implorons la magnificence de (Târkchya), qui est comme (un second) Indra ; qu’il soit pour nous tel qu’un vaisseau qui nous conduise au bonheur. Couple (vénérable de dieux) grands, larges, étendus, profonds, (ô Ciel et Terre), que (Târkchya) soit présent ou absent, nous ne voulons point vous offenser.

3. Par sa puissance il a formé les cinq espèces d’êtres, comme le Soleil par sa lumière (a formé) les Ondes. Dans sa course rapide il répand ses dons par centaines, par milliers. On ne peut pas l’arrêter plus que la flèche qui fend (l’air).


HYMNE XXXVII.
À Indra, par Sivi, fils d’Ousinara, Pratardana, roi de Casi, Vasoumanas, fils de Rohidaswa.
(Mètres : Anouchtoubh et Trichtoubh.)

1. Levez-vous ; voyez ce qu’il faut offrir à Indra. Si c’est le moment des holocaustes, sacrifiez. Si c’est le moment des hymnes, chantez.

2. Ô Indra, l’holocauste été préparé avec soin :

  1. Ces enfants des Ribhous, suivant moi, sont les rayons du sacrifice, qui s’élèvent sur le foyer de terre. Leurs ennemis, ce sont les ténèbres.
  2. Târkchya est un nom de Garouda, l’oiseau céleste qui est le soleil.
  3. Voy. page 95, col, 1.